Nous poursuivons notre itinéraire vers le sud et nous nous dirigeons vers Kuala Terrenganu et Pulau Kapas.

Kuala Terrenganu

Kuala Terrenganu est une charmante petite ville située sur un estuaire. Elle est à 95% malaise et est donc musulmane à l’image de la majeure partie de l’est de la Malaisie. Le reste du pays est plutôt mixte. En moyenne la population est pour moitié malaise, 30 % chinoise, 10 % indienne, et pour le reste un peu de tout !

Nous partons à la découverte de la ville, son bord de fleuve, son chinatown, son marché où se mêlent fruits et légumes et produits aphrodisiaques à base de chauves-souris ou de serpents. En ce vendredi, les rues sont désertes et mortes : c’est le jour chômé dans l’état du Terrenganu !

Kuala Terranganu

Pulau Kapas

Nous décidons de poursuivre notre découverte des îles malaises sur Pulau Kapas.

Oui, mais il nous faut nous armer de patience, le ventre vide, pour accéder à l’île, car il est midi lorsqu’on arrive à Marang, le port d’embarquement, et nous sommes vendredi. Et ça, ça veut dire que c’est l’heure de la prière OBLIGATOIRE, à laquelle tout malais doit se soumettre, sous peine d’une amende de 500 ringgits… Certains ont trouvé la parade : ils se planquent !

Finalement vers 14h30, après 20 minutes de bateau et une panne d’essence (…sic…) nous accédons à Kapas où nous comptons rester deux ou trois jours.

Sereine Kapas

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Ça y est, on l’a trouvé notre coin de paradis ! Sable fin, mer turquoise, petits chalets de bois, une atmosphère détendue et des gens très sympas… Tous les ingrédients pour nous faire aimer cet endroit… Et nous faire rester ! Les deux ou trois jours planifiés se transforment rapidement en deux bonnes semaines… On se sent trop bien ici !

La vie à Kapas

Au programme, petite baignade dans l’eau transparente au réveil, farniente sur la plage, farniente sur les hamacs, farniente sur la terrasse du chalet… Parfois, on s’active, avec un peu de snorkelling, et nous admirons les poissons clowns au milieu d’anémones rouges, vertes ou violettes, les bancs de perroquets à bosse, et le fantastique jardin des coraux aux mille couleurs, tout en évitant soigneusement les méduses (rien n’est parfait !).

Ou alors nous partons en trek dans la jungle (trek = balade ou petite rando d’une heure) et accédons à une crique digne des paysages du sud de la France.

Parfois on fait un petit tour de bateau en compagnie de Kayan, le malais-suédois gérant de la guesthouse, et accédons à la petite île privée de Gemia au complexe de luxe.

Au coucher du soleil, c’est l’heure du volley, Seb retrouve ses collègues malais pour quelques sets disputés sur la plage, et j’en profite pour capturer de mon appareil photo les magnifiques couleurs du crépuscule.

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Le soir, après dîner, malais et touristes se retrouvent autour du feu, on se raconte les derniers potins de l’île…

Sereine Kapas, sauf le week-end

Kapas est une île bien calme, voire déserte, on ne se bat pas pour trouver un coin pour poser sa serviette… Jusqu’à ce qu’arrive le vendredi. C’est là que commence le ballet des bateaux. Ils se succèdent les uns aux autres, s’échouent sur la plage et déversent leur flot de malais et malaises voilées, venus passer le week-end loin de la vie urbaine. Lorsque le soleil tape trop fort, vêtus de la tête au pied souvent de vêtements lourds et chauds, ils se réfugient à l’ombre des arbres, ou alors piquent une tête tout habillés dans la mer. S’ils décident de faire du snorkelling, c’est avec le gilet de sauvetage orange fluo, car la nage, il faut l’avouer, c’est pas leur fort. En soirée, tous se retrouvent autour d’un karaoké à crier dans le micro à qui mieux mieux… Tout un programme…

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Et ce n’est pas fini ! Ce week-end là, la police s’y met aussi ! Elle a décidé d’établir son campement d’entraînement sur l’île, amenant avec elle bateaux énormes et scooters des mers. C’est un véritable spectacle que nous offrent les officiers malais, sirènes à tout va, course poursuite factice de faux terroristes, arrestations musclées sur la plage… On n’a pas la télé ici, mais c’est tout comme !

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Le « bien mangé »

Après plus de trois mois passé en Asie, les français que nous sommes sommes aux abois… On n’en peut plus des noodles et du riz !! Un soir, Suzy, la voyageuse anglaise qui se trouve sur l’île depuis plus d’un mois, se met aux fourneaux et nous fait des spaghettis bolognaise maison. Nos papilles retrouvent les goûts de chez nous et ça nous donne des idées… Du coup, nous proposons nos services de cuistots, et nous accompagnons Kayan, le boss, et Tippu, le voyageur anglo-irano-indo-malais qui travaille ici depuis trois mois, au supermarché… Mais aller au supermarché de Kapas, ce n’est pas une mince affaire !! Il faut prendre le bateau, puis la voiture puis se rendre au supermarché pour la nourriture, puis au magasin d’alcool pour l’alcool, puis à la station essence pour les cigarettes et le gasoil du bateau, bref, on y passe la journée ! Ce soir-là, c’est hachis parmentier maison, et on se régale de ce petit goût de France sur une île malaise…

On réussit même à se dénicher un resto comme à la maison, une famille hollandaise qui a ouvert une petite pension il y a de ça un an à l’autre bout de l’île, et qui concocte des petits plats familiaux à tomber… Un vrai bonheur !

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Rony, le papa des tortues

Rony travaille à Gemia Island, il promène les touristes sur son bateau. En parallèle, il s’occupe également de protéger les oeufs des tortues. En effet, quelques tortues viennent pondre sur l’île, et leurs oeufs sont souvent l’objet des mauvaises intentions de certains pêcheurs malais, qui les vendent sur le marché pour une petite fortune… Et oui, traditionnellement on mange les oeufs de tortues en Malaisie et ce n’est pas pour aider ces charmants animaux qui voient leur nombre décroître d’année en année… Du coup, chaque nuit, Rony surveille de son bateau les plages de l’île et ramasse les oeufs après le passage des tortues pour les emmener dans un endroit sûr, sur l’île privée de Gemia.

Ce soir-là, il y a des chances qu’une tortue vienne pondre, certainement entre 2 et 5h00 du matin. Avec Seb, nous marchons vers la dernière plage de l’île et rejoignons Rony, Tippu, et Alexia, notre copine française vivant en Chine, qui ont pris le bateau (les paresseux). On a loupé la tortue, elle est déjà passée, mais elle a laissé derrière elle un nid, si profond que le malais n’arrive pas atteindre le fond. Seb et ses grands bras arrivent à la rescousse, et on récoltera cette nuit-là 85 oeufs de tortues, 85 nouvelles chances de voir la mer se repeupler de ces animaux mythiques. Une expérience unique, on a la sensation d’aider, un peu, à notre tour, à la sauvegarde de cette espèce. Les oeufs vont éclore après 60 jours enterrés dans le sable le plus profond possible, la fraîcheur donnant plus de chances à des femelles de naître, puis Rony récupère les nouveaux nés pour les nourrir dans un bassin pendant un mois, afin de fortifier les bébés tortues et leur donner l’opportunité de se battre contre les dangers de la mer.

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10 jours plus tard, Rony nous propose d’assister à la «libération » des bébés tortues âgées d’un mois. Il est temps pour elles d’affronter les dangers de la mer toutes seules… Et les voici toutes parties cahin cahan sur le sable en direction de la mer… Bon, il faisait nuit noire, et pas question d’allumer de lumières ni de flashs qui perturbent les tortues, et nous étions une cinquantaine à observer ce ballet… Mais nous avons apprécié d’être témoins de ce moment émouvant, en espérant que quelques-unes d’entre elles réussiront à échapper aux griffes de leurs nombreux prédateurs.

La nuit n’est toutefois pas terminée, puisque Rony nous propose de l’accompagner dans sa ronde de nuit en bateau. Ce soir une ou deux tortues devraient venir pondre sur le rivage de Kapas. Les tortues viennent déposer leurs oeufs sur la plage 6 fois par saison, à peu près tous les 10 jours. Et bien OUI, on l’a vu, la tortue, deux fois ! La première fois n’était pas la bonne, le sable pas d’assez bonne qualité, elle est retournée en mer, pour revenir trois heures plus tard… Et se libérer de quelques 76 oeufs ! Nous savourons la chance que nous avons et profitons de ce cadeau que nous offre la vie !

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Kapas, c’est fini !

Kapas n’est ni la plus belle ni la plus exceptionnelle, mais les gens qui y vivent et qui y séjournent en font tout le charme… Nous avons bien du mal à quitter l’île et ses gens, et notre départ est différé à plusieurs reprises, sous de multiples excuses, comme la libération des bébés tortues, et le couple de suédois qui s’y met et décide de se marier sur l’île le mercredi suivant… Mais nous, notre vol pour Bali c’est pour mardi ! M’enfin, tout à une fin, et du coup, la veille de notre départ, c’est barbecue et grosse, grosse fiesta !

Le lendemain, encore embrumés des vapeurs de l’alcool, nous nous arrachons littéralement de l’île en profitant du départ en voiture de Kayan pour Kuala Lumpur.

Nous sommes ravis, nous avons vécus de merveilleuses expériences sur l’île, et nous sommes prêts à poursuivre notre route pour de nouvelles aventures à Bali

 

Si vous avez manqué le début du tour du monde….

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