San Pedro de Atacama by Aurélie

San Pedro est un petit paradis au milieu du désert. Perché à 2500 mètres d’altitude, le village d’adobe s’est transformé en centre touristique de toute la région. D’ici, les touristes peuvent explorer le désert, découvrir les dizaines de lagunes essaimées dans le salar, profiter des sources d’eau chaude, admirer des paysages incongrus, et puis regarder le plus beau ciel du monde.

Le village

À partir de midi, la rue Caracoles fourmille de monde. Des bars, des restaurants, des boutiques souvenirs, des dizaines d’agences proposant de visiter les incontournables de la région. Et puis aussi des vendeurs de rue, des peintres, des sculpteurs d’allumettes, des musiciens. En plein milieu du désert, le village vibre, les passants parlent anglais, français, allemands, espagnols bien sûr. Une communauté multinationale venue découvrir l’un des endroits les plus exceptionnels du monde. Trop de monde ? Certains vous le diront. Mais San Pedro garde tout son charme, et il suffit de s’éloigner de quelques rues pour retrouver la tranquillité que le village devait connaitre il y a de ça quelques décennies. Nous, on aime ce mélange de traditionnel et de tourisme, et on décide de se poser une semaine à San Pedro.

Et l’on trouve rapidement notre petit havre de paix, en plein cœur du village. Un « hostal » qui propose des bungalows tout ronds dans un jardin au fond duquel se trouve une piscine… Alors pour la baignade, on repassera, l’eau doit être à 15 degrés, mais quel plaisir de déjeuner de bon matin dans les premiers rayons du soleil les yeux rivés sur l’eau ! À l’ombre d’une tente se dresse une petite table sur laquelle nous déjeunons, nous étudions, nous écrivons. Bref, on est bien à San Pedro !

La tête dans les étoiles

Les passionnés d’astronomie le savent. C’est dans le désert d’Atacama que l’on retrouve le ciel le plus pur du monde entier. Une pollution lumineuse presque nulle. Une altitude idéale. Un taux d’humidité extrêmement bas. Ce n’est pas pour rien qu’on y retrouve les plus grands et plus puissants télescopes du monde, comme l’ALMA, un radiotélescope géant composé de 66 antennes situé sur un plateau à 5100 mètres d’altitude, et à seulement 50 kilomètres au nord de San Pedro.

Ce soir, nous partons à la découverte du ciel d’Atacama initié par Joan, un jeune français installé à San Pedro depuis maintenant trois ans. À quelques kilomètres du village, le ciel est immense et magnifique, la voie lactée nous domine de toute sa profondeur, et nous, on se sent tout petits. Nous passons une excellente soirée entre initiation à l’astronomie, observation des constellations au télescope, une grosse dose de bonne humeur et quelques verres de vin chaud…!

Faire du vélo dans le désert

Les vélos sont légions à San Pedro. De bon matin, nous enfourchons les nôtres pour une traversée du désert… de trois kilomètres. Le soleil tape, le chapeau et la crème solaire sont indispensables, mais le fond de l’air reste frais. Nous sommes à 2500 mètres et la température moyenne en journée est de 25 degrés. Au loin, la chaine de volcans andins s’élève, et devant nous, nous apercevons un bosquet d’arbres. C’est là que nous nous rendons, à l’oasis nommé Pozo 3. Comme son nom l’indique, ici se trouve un puits (pozo) qui alimente… une piscine ! L’eau y est renouvelée continuellement, puis canalisée pour l’entretien de cette petite oasis. Ici s’y trouve aussi un camping qu’affectionnent tout particulièrement les chiliens. Souvent, ceux-ci viennent pour la journée et se retrouvent autour de barbecues géants. Aujourd’hui, nous sommes en basse saison, et les chiliens peu nombreux. La piscine est très fraiche, mais tellement salvatrice après notre traversée du désert ! Quelques brasses plus tard, nous retournons à San Pedro, heureux de cette aventure.

Incroyables paysages

Le désert regorge de décors tous plus somptueux et surprenants les uns que les autres. Au nord, les gorges de Puritama au fond duquel se trouve une rivière alimentée par des sources d’eau chaudes. La roche rouge des falaises contraste avec le vert tendre des plantes au fond de la vallée. En suivant le cours d’eau, on arrive à quelques piscines naturelles où les locaux et touristes aiment se baigner. Mais ici, l’eau n’est pas chaude ! Plutôt tiédasse… mais baignable. Les filles s’amusent à jouer avec le courant et la petite chute d’eau qui se jette dans notre bassin. Pour l’eau chaude, il aurait peut être fallu aller plus haut, là où l’on a installé des infrastructures, des ponts au-dessus de la rivière et un système d’accès payant… Et oui, tout change en quinze ans, nous nous y étions rendu lors de notre premier tour du monde, et rien de cela n’existait !  

Au sud de San Pedro, ce sont les lagunes qui dorment par dizaines au pied des volcans Licancabur et Lascar en plein cœur du salar d’Atacama. Car oui, ici se trouve l’un des plus grands salars du monde. Rien à voir avec celui d’Uyuni, bien sûr, dont on vous parlera très prochainement, mais tout de même, le sel affleure et abonde sur la terre sèche du désert. D’où vient tout ce sel ? des volcans alentours. Les eaux de pluies drainent le sel volcanique jusqu’à la cuvette en contrebas, puis s’infiltrent dans le sol. Lorsque ces eaux remontent à la surface, elles finissent par s’évaporer, laissant derrière elle une croûte… de sel. Et voilà !

Les lagunes aussi sont chargées en sel, comme la lagune Cejar, dans laquelle on peut se baigner… Et expérimenter l’ultra flottaison ! Incroyable sensation que celle de flotter comme un bouchon !

Chaque lagune apporte son lot de surprise, les paysages sont somptueux, les volcans jouent à se refléter dans l’eau et les flamands roses s’envolent dans le ciel.

Une nouvelle aventure ?

On serait bien restés plus longtemps à San Pedro, mais le Chili a connu ces dernières années une inflation sans précédent, 10% par an, et cela se ressent. Tout est tellement cher ! Alors on décide de changer de pays et de continuer vers la Bolivie, en passant par l’un des plus incroyables et somptueux paysages du monde : nous partons pour trois jours sur les pistes de l’altiplano bolivien, connu également sous le nom de Sud Lipez, en direction du salar d’Uyuni.

Le journal de Léa à San Pedro de Atacama

Super Meuh à San Pedro !

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