Nous partons pour Campeche, petite ville de 250 000 habitants en bord de mer. Campeche, je connais bien, puisque j’y ai effectué un stage de fin d’études il y a 7 ans. Et quel stage ! Un stage à l’INAH, L’Institut National d’Archéologie et d’Histoire, l’institut en charge de tous les sites archéologiques et musées mexicains. À Campeche, j’ai réalisé mes premiers guidages sur les sites archéologiques mayas comme Edzna ou Calakmul et plus particulièrement dans le petit musée d’archéologie maya logé dans un bastion du 18ème siècle surplombant la mer. 

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Et tout ça avait été possible surtout grâce à une personne : Malena, archéologue, qui, sans même me connaître, m’avait trouvée le stage et m’avait hébergée durant tout l’été. 

La voici Malena qui vient nous chercher à la gare des bus ! Et c’est qu’en 7 ans, elle a pris du galon ! Aujourd’hui, elle fait de l’archéologie sous-marine et est responsable de toute la région Yucatan. Huit personnes travaillent sous ses ordres. Du coup, elle nous propose de plonger et d’explorer des épaves aux large de Campeche, ce que l’on s’empresse évidemment d’accepter !

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Sous l’eau

Luis ancien pêcheur devenu moniteur de plongée et capitaine du bateau de l’INAH nous emmène avec son coéquipier Castro explorer les abîmes du Golfe. Et des épaves, ce n’est pas ce qui manque par ici ! 250 bateaux ont été répertoriés, des anciens, des récents, coulés par accident, ou délibérément. C’est que depuis une trentaine d’années, la pêche est de moins en moins rentable, et nombre sont les pêcheurs qui ont fait sombrer leur propre embarcation pour toucher l’argent de l’assurance ! 

Le Rey del Mar, première embarcation que nous explorons, à huit mètres de profondeur, est un réel refuge pour vie aquatique. Des petits, des gros, des pieuvres également cachées dans des trous creusés dans le sable, et puis un fameux Poisson Pierre qui se confond avec le métal où s’accrochent les coraux et plantes de toutes espèces. Attention à ce dernier poisson, il peut piquer, et douloureusement ! Luis nous promène entre la proue, la quille, les anciens filets de pêche, le moteur même, difficile de s’y retrouver dans cet entrelacs de ferraille si on n’est pas connaisseur ! 

La Perla Blanca, second bateau que nous découvrons, s’est retrouvé noyé à seulement 4 mètres de profondeur et à une centaine de mètres du bord de mer, plaqué ici par la force d’un cyclone. Celui-ci est nettement plus lisible, énorme qu’il est planté dans le sable. On en fait le tour collés à la coque. C’est que ça remue sous l’eau et la visibilité est faible, plus ou moins… 1 mètre. Il faut surtout surveiller son collègue, son buddy comme on dit, on a vite fait de le perdre de vue !

Une extraordinaire expérience que ces plongées d’épaves, cette découverte de ces monstres d’acier que la nature a adoptés et adaptés pour devenir l’habitat de centaines de créatures marines. Un régal !

Malena est débordée

La semaine prochaine, Malena et son équipe partent pour un mois faire des recherches à Ciudad del Carmen. Du coup, avec tous les préparatifs, elle est débordée. Difficile pour elle de pouvoir s’accorder un peu de temps pour nous voir ! Elle y parvient toutefois et nous rejoint pour le déjeuner. Ah moins que ce soit le dîner, on n’a pas très bien compris… Faut dire qu’au Mexique, à part le petit déjeuner, on mange en général un gros repas dans l’après-midi qui fait office des deux. Bon, entre les repas, ça grignote pas mal aussi !

Évidemment, on se trouve en bord de mer, alors c’est poissons et fruits de mer au menu. On goûte aux fameuses crevettes campechanaise, célèbres jusqu’aux États-Unis : un délice.

Edzna

Luis de capitaine se transforme en pilote et vient nous chercher. Aujourd’hui, nous partons visiter le site archéologique d’Edzna, à une cinquantaine de kilomètres de Campeche. 

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Edzna, c’est une ancienne cité maya superbe, dominée par une incroyable Pyramide des cinq terrasses. Cette dernière mêle la structure d’un temple maya classique à une série de chambres rappelant les palais des gouverneurs de l’époque. Peu de monde ici encore, le tourisme n’a pas encore envahi la place, Seuls quelques iguanes prennent le soleil sur les pierres ou nous accompagnent dans notre éternelle montée des marches.


Sur le retour, Luis nous arrête dans un champ de pastèques. On en achète quelques-unes aux petites dames abritées sous un toit de bois, et on goûte aux délicieux épis de maïs aromatisées de sel et de citron. De meilleur maïs il n’en existe pas ! 

La vie à la mexicaine : vive les hamacs !

Au Mexique, et tout particulièrement dans la péninsule du Yucatan, point de maison sans hamac. Souvent, il fait office de siège, de canapé, et de lit ! L’été est chaud ici, très chaud, et c’est bien plus rafraîchissant de dormir en hamac. Et les mexicains savent les tisser ! Nous les avons élus les plus confortables du monde. Alors, on aimerait bien en ramener, histoire de pouvoir nous aussi vivre à la mexicaine en France. 

Luis a ses adresses. Les meilleurs et les moins chers des hamacs se trouvent dans un quartier en dehors de la ville… à la sortie de la prison ! Ce sont d’ailleurs les prisonniers qui les fabriquent, et leurs familles qui les vendent à la sortie. Et comble du bonheur, Seb en a trouvé un violet !

Un petit tour en ville et puis s’en vont

La vieille ville de Campeche est sans aucun doute l’une des plus belles du Mexique. A l’abri derrière ses remparts construits dès le 17ème siècle pour se protéger des pirates, elle arbore avec fierté ses façades multicolores, pas une seule maison ne possède la même teinte que sa voisine. La place centrale devient le dimanche un lieu de rendez-vous pour tous ses habitants, on y joue au bingo campechano, ou même au minigolf portatif ! L’orchestre local prend place et inonde le quartier de ses airs langoureux. 

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Il est temps pour nous de quitter cette ville si paisible et ses gens si accueillants. Dur dur de quitter Campeche ! Nous partons en direction de Merida

Si vous avez manqué le début du tour du monde

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