Palenque

Nous arrivons à Palenque le lendemain après une halte à Villahermosa, ce qui veut dire « la belle ville ». Si elle est belle, ça, on sait pas, on est resté dans le quartier de la gare, et on a dormi dans un hôtel tout pourri où t’entends la télé « à donffe »de tes voisins et le chauffe-eau de bon matin sauf que dans ta chambre, il y a pas d’eau chaude.

Le lendemain, nous voici enfin arrivés dans la région du Chiapas, à Palenque, au coeur de la jungle. Nous trouvons un charmant petit hôtel vraiment pas cher, avec, piscine, transats, et même hamacs… Le bonheur ! C’est qu’on est bien dans ce petit coin de paradis, alors, on troque la mer pour la piscine et on reste quelques jours.

Le site archéologique de Palenque

Palenque est réputé pour le site archéologique du même nom qui se trouve à 8 kilomètres de la ville. Nous voici donc partis à la découverte de cette grande cité Maya.

palenque



La lumière du petit matin éclaire et magnifie les temples, protégés par une jungle majestueuse qui veille en arrière fond. Il est encore tôt, nous profitons du site avant que la masse des touristes n’envahisse les lieux. Et quelle splendeur ! Nous nous glissons dans le palais, complexe de bâtiments et de terrasses dominé par une tour unique en son genre dans l’architecture maya, nous grimpons les pyramides du soleil ou de la croix et admirons les bas-reliefs qui se trouvent dans les temples à leurs sommets. Mais surtout, nous admirons la superbe structure des inscriptions, une pyramide à degrés surmontée d’un temple à la crête qui touche le ciel, celle-là même qui renferme le sarcophage de l’un des plus grands seigneurs mayas : le roi Pakal.

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Pakal, c’est celui qui redore le blason de la cité au 7ème siècle et qui la relève alors qu’elle est mise à mal par sa rivale Calakmul. Il érige de nouveaux bâtiments, embellit ceux existants, et meurt après 68 ans de règne. Il est alors enterré dans le tombeau qu’il avait pris soin d’ériger avant sa mort, et comme la tradition le veut son corps est recouvert de cinabre rouge et de bijoux de jade. Pakal, nous on le connait déjà, on l’a rencontré au Musée d’Anthropologie de Mexico… on l’avoue, il était pas bien en forme !

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Après avoir exploré la cité des seigneurs et des prêtres, nous descendons dans la forêt et découvrons les quartiers d’habitation, à proximité d’une charmante rivière qui s’étire en cascades.

Yaxchilan

Le problème, si s’en est un, c’est que la péninsule du Yucatan et ses environs sont bourrés de sites mayas. Hormis les plus connus, les incontournables que sont Palenque, Chitchen Itza pour le Mexique, ou Tikal pour le Guatemala, il y en des centaines, tous extraordinaires, tous différents, tous impressionnants. Alors, comme nous n’avons pas envie de nous contenter uniquement du haut du classement mais aussi de nous la jouer à la Indiana Jones et arpenter des sites déserts de touristes, on décide d’explorer les moins connus. Et c’est là où le bât blesse : il nous faut choisir.

On se décide pour le site archéologique de Yaxchilan, à la frontière avec le Guatemala.

Il est 5h00 du matin, nous roulons dans un minibus et sautons sur les centaines de dos d’ânes. Si en France les collectivités ont des actions dans les ronds-points, ici, c’est certainement dans les dos d’ânes ! Près de 3 heures plus tard, nous voici près de la rivière Usumacinta qui sépare le Mexique de sa voisine guatemaltèque. Il nous faut remonter le fleuve durant trois quart d’heure pour atteindre le site. On s’attend donc à voir de petites embarcations qui font la navette. Effectivement, il y a bien des bateaux, mais pas de navettes régulières. Vous voulez aller à Yaxchilan ? Pas de problème, vous pouvez louer votre propre barque pour vous tout seul. Mais il vous faut sortir les billets ! bon, ben, il est super tôt le matin, pas de compagnons de route en vue, on n’a pas trop le choix, alors c’est parti pour le tour de bateau privé !

yaxchilan


Une petite brume épaisse recouvre le cours d’eau, notre pilote se faufile dans les nuages et nous glissons entre forêts et champs de maïs. La traversée nous rappelle quelques souvenirs d’Asie !

Nous débarquons à Yaxchilan, et on est bien contents, parce qu’on est les premiers visiteurs ! Nous marchons dans la jungle jusqu’à un joli bâtiment dans lequel une ouverture mène dans un couloir de plus en plus sombre où ont élus domicile les chauves-souris… Et les grosses araignées !

Un peu plus loin, une autre porte et quelques marches nous mènent jusqu’à une immense place aux multiples structures. Le soleil joue avec le feuillage des arbres immenses, il caresse les pierres, et nos yeux ne sont pas assez grands pour pouvoir embrasser toute la beauté de ce spectacle du passé.

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Nos oreilles, quant à elles, sont un peu déconcertées. Un bruit étrange, quelque chose comme une grosse machine, mais, non, ce n’est pas possible par ici, non, ça serait plutôt un râle, mais un râle qui vient du fond des entrailles, comme celui d’un énorme animal qui serait en train de rendre l’âme. Nous écoutons, marchons vers le point d’origine de ce bruit, il est de plus en plus fort, on se croirait presque dans un mauvais film d’horreur, coursés par un monstre qui veut nous dévorer. On y est, ça vient de là-haut, mais d’où, nous fixons la cime des arbres, et nous découvrons… Un singe, un simple petit singe, qui paye pas de mine en plus, accompagné de ses petits. Ah ça, vraiment, c’est certainement l’animal à la cage thoracique la plus développée du monde ! Voilà le macaque que l’on connaît mieux sous le nom de « singe hurleur ». Peut-être aurait-il mieux mérité le nom de « singe agoniseur » !

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On se régale à Yaxchilan, le site est superbe, les pyramides magnifiques, et on a les vieilles pierres pour nous tout seuls. Deux heures plus tard, nous repartons et croisons les barques débordantes de touristes qui viennent rendre visite à notre hurleur de la jungle. On se dit alors que les quelques billets dépensés valaient bien le moment magique en exclusivité que l’on vient de passer !

Prochaine étape : Campeche.

Si vous avez manqué le début du tour du monde

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