Chili : Santiago, Valparaiso, La Serena – Le récit by Aurélie

L’Amérique du Sud… On y a voyagé il y a 15 ans avec Seb lors de notre tour du monde, on rêvait d’y emmener nos filles. Les paysages, l’ambiance, les Andes, la culture, la musique… Et ça tombe bien, car elles rêvent de voir des lamas !

Première destination : le Chili. Ce pays tout en longueur a été l’un de nos premiers coups de cœur. Du Sud au Nord, la diversité des paysages est unique : des glaciers de Patagonie au Sud au plus aride désert du monde au Nord, en passant par la paisible région des lacs et des volcans. Cette fois-ci, on a choisi de ne visiter que le nord, pour trois raisons : c’est l’automne, et il commence à faire froid au Sud. Et puis le Chili est une destination chère, on ne peut pas y rester trop longtemps. Enfin, nous avons l’intention de remonter tout doucement le continent américain, alors cap vers le nord !

Santiago, la capitale

Au pied des Andes, Santiago s’étale de tout son long. La ville est immense, et on en prend la mesure en grimpant sur les différents cerros, ou collines, qui surplombent la cité. En funiculaire au Cerro San Cristobal, à pied au Cerro Santa Lucia, la ville est tellement plus belle quand on prend de la hauteur !

À Santiago, on marche, beaucoup, on découvre chaque quartier à pied, celui de Bellavista et ses extraordinaires fresques sur les murs, celui de Recoleta et ses magasins de t-shirts imprimés de héros de mangas (les filles adorent !), celui de la place des armes et ses rues piétonnes aux dizaines d’échoppes… Et on est toujours aussi impressionnés par Lily et Léa, toujours partantes pour la découverte et la nouveauté. Leurs pieds n’ont pas peur des kilomètres, et ils les avalent sans broncher.

Au musée d’art précolombien, Lily est subjuguée par la culture andine et l’art des figurines et Léa est interpellée par les énormes kipus incas anciennement utilisés pour calculer et comptabiliser. Et puis on retrouve avec plaisir la gentillesse chilienne, leur sens de l’accueil et leur curiosité à notre égard. Car impossible de passer inaperçus. Quatre grands blonds qui se baladent au Chili, ça se remarque. Mais à Vidauban ou à Cannes aussi on nous prend pour des touristes, alors finalement ça ne nous change pas tant que ça !

Valparaiso, la ville des collines

Cap sur Valparaiso, à deux heures de route de Santiago, grand centre portuaire et haut lieu touristique.

La ville aux maisons colorées et aux dizaines de collines nous enchante toujours autant. On aime se balader dans ses rues aux murs dessinés de personnages fantastiques, grimper dans ses ascenseurs et admirer la vue sur le port, glaner des fruits et légumes dans ses étals de rues. La ville haute calme et touristique contraste avec la partie basse, grouillante et vibrante.

En haut de la ville se trouve la maison de Pablo Neruda, ce grand poète chilien globetrotteur. Nous étions déjà venus il y a 15 ans avec Seb, et cette maison nous avait enchantée. Perchée sur l’une des plus hautes collines, la vue sur la ville y est à couper le souffle. Et puis elle respire la poésie, le charme, on aurait envie d’y habiter. L’architecture joue entre les pleins et les vides, entre les formes arrondies et les espaces rectilignes. Aux murs sont accrochées d’anciennes cartes du 16^ème et du 17^ème siècle, à l’époque où le monde commençait à peine à se dessiner. Les noms des continents et des mers reflètent les découvertes des explorateurs de l’époque. Au fur et à mesure que l’on s’élève dans les étages, les pièces sont de plus en plus petites jusqu’à arriver au bureau tout en haut. Ici, les murs sont de hautes vitres et on a la sensation d’être dans une vigie, de vivre dans le ciel. Par beau temps la vue sur la ville et la mer est apaisante, par mauvais temps, on doit avoir la sensation de vivre la tempête. Pas étonnant que Pablo Neruda est eu tant d’inspiration ici, c’est le refuge rêvé de tout artiste.

Et puis Valparaiso c’est aussi la mecque des bikers du monde entier comme nous le découvrons en arpentant les ruelles en haut des collines. La photo parle d’elle-même !

Les dunes de Concón

Nous séjournons dans un hostal, une auberge de jeunesse, car oui, on n’est pas obligés d’être jeunes pour y séjourner et ça nous arrange bien ! Et quel plaisir de rencontrer d’autres voyageurs, d’écouter leurs conseils, de partager les nôtres.

Reinald, un jeune allemand qui voyage en solo depuis 5 mois, nous raconte sa journée : « vous connaissez Concon ? C’est juste après Viña del Mar, à 50 minutes d’ici en bus. Il y a une dune de sable immense, ça vaut vraiment le coup d’être vu ». Une dune de sable immense ? Les filles ont les yeux qui brillent ! « On veut y aller ! ». Ok, c’est parti pour la dune de sable !

Le minibus local nous emmène au sommet de la dune, et en effet, elle est immense, coincée entre deux quartiers de gratte-ciels de luxe. En contrebas, la mer, et en face, de l’autre côté de la baie, la ville de Valparaiso. Ne serait-ce que marcher sur la dune est une expérience en soi. S’il n’y avait les immeubles au loin, on aurait l’impression d’être en plein désert de sable. Nos empreintes de pas sont les uniques traces humaines aux alentours. Mais les dunes sont trop tentantes, on a une terrible envie de les descendre… En roulés boulés ! Les filles roulent sur petites dunes, les grandes, les immenses. Vive les dunes de Concón.

Le voyage lent

En voyage, on aime prendre notre temps. Le temps de découvrir, de flâner, de s’imprégner. Le temps de rencontrer, de méditer, de se reposer. Le temps de jouer aux cartes, de dessiner, de lire. Le temps d’être ensemble, de profiter des uns des autres, d’être en famille. Ces moments sont précieux, ils ne reviendront plus Et puis il y a l’école pour les filles, à inclure dans notre planning. Et aussi Supermeuh, le journal de Léa, les photos à trier, le blog. Enfin, l’idée d’un voyage au long court comme le nôtre, c’est justement de pouvoir prendre le temps, ce temps qui nous file entre les doigts lorsqu’on est sédentaires, et après lequel on court tout le temps. Alors, on profite de cette parenthèse et on essaie de prendre notre temps. Les destinations que les voyageurs visitent en un ou deux jours, nous on les explore en quatre ou cinq. Encore trop vite à notre goût, probablement qu’on ralentira encore dans les semaines à venir !

La Serena

Sept heures de bus et nous voici à La Serena. Au Chili, les bus sont extrêmement confortables, ce sont des semi-camas, soit des « demi-lits », dans lesquels on peut s’incliner à 140 degrés, bref, on est à moitié couchés. Les voyages sont d’autant plus appréciables et les heures défilent sans qu’on s’en aperçoive !

La Serena est encore une destination où l’on s’était rendus il y a 15 ans avec Seb lors de notre tour du monde. Nos rencontres en avait fait un souvenir cher. Revenir à un endroit que l’on a connu et aimé est toujours un peu risqué. Va-t-on retrouver les mêmes sensations ? L’endroit a-t-il beaucoup changé ? Ne va-t-on pas être déçus ? En réalité, le secret est d’essayer de ne pas avoir d’attentes, et de ne pas tenter de retrouver le passé. À La Serena, cette fois-ci, on a décidé de s’établir près de la plage, et notre expérience, bien que totalement différente de celle d’il y a quinze ans, a été aussi forte. On a adoré marcher pendant des kilomètres sur la plage. On a aimé retrouver les rues du centre-ville. Et puis on s’est offert de magnifiques aventures. La première ? Se balader à dos de cheval sur la plage ! Un rêve de gosses ! Et à quatre en famille, c’est encore mieux. Quel bonheur de voir le grand sourire des filles longeant la mer, au pas ou au trot, heureuses.

Et la deuxième aventure ?? Le surf ! Les filles n’en ont jamais fait, nous on n’a qu’une faible expérience, on a loué une cabane en face de l’école de surf, il fait beau, c’est l’occasion ou jamais !

On revêt nos combinaisons intégrales, car nous sommes ici en automne, la température oscille entre 17 et 21 degrés, et celle de la mer… est à 15 ! C’est parti pour un cours d’initiation au surf. Pedro et Pablo nous font faire un échauffement, nous initient aux bons gestes, et nous voilà dans le Pacifique. C’est une révélation pour les filles, en particulier Lily qui très rapidement réussit à se mettre debout sur la planche et à trouver son équilibre. « Quand est-ce qu’on recommence ? » demande-t-elle. La voilà mordue ! À suivre donc…

Prochaine étape ? Le désert d’Atacama !

Retrouvez aussi le journal de Léa au Chili première partie et Supermeuh !

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