Ah, le Machu Picchu, un vieux rêve de gosse, la cité inca perdue tout là-haut dans les Andes… Apparemment, c’est un vieux rêve de gosse commun à un bon paquet de gens sur notre planète, et la société Orient Express péruvienne l’a bien compris. Surtout que le site archéologique se trouve coincé dans une vallée et que le seul moyen d’accès c’est… Leur train. Ou alors à pied, mais en passant par une agence. Bref, le Machu Picchu, c’est peut-être pas l’eldorado légendaire, mais c’est bel et bien la poule aux oeufs d’or !
Aguas Calientes
Il est 5h00 du matin lorsque nous prenons le fameux train. Ici, locaux et touristes ne se mélangent pas, chacun son wagon ! Le train serpente au fond de la vallée, de plus en plus encaissée, creusée par une rivière puissante que nous longeons. Nous voici arrivés à Aguas Calientes, le village qui se trouve à quelques kilomètres du Machu Picchu, et qui vit uniquement grâce à lui. Environ 500 000 touristes passent ici chaque année ! Et ça se voit ! Les restaurants se suivent les uns après les autres, longeant le chemin de fer et transformant les quais en terrasses. C’est assez exceptionnel de descendre du train au beau milieu du village alpagués par des serveurs de tous les côtés qui vantent les mérites de leur établissement !
Comme son nom l’indique, Aguas Calientes (= Eaux Chaudes) possèdent des thermes, et nous ne manquons pas de les tester ! Quelques bassins archibondés à l’eau ferreuse, mais cela reste un vrai plaisir que de se baigner dans l’eau chaude !
On part à l’assaut du Machu Picchu… Ah ben non
C’est aujourd’hui que l’on va enfin découvrir le Machu Picchu. Le réveil est réglé à 3h30 du matin, on a l’intention d’y aller à pied et d’être dans les premiers à l’ouverture du site, à 6h. Oui mais voilà, on est réveillé à minuit par des trombes d’eau… Il pleut, il pleut, et on est un peu inquiet pour la journée du lendemain… Impossible de se rendormir. On se tâte, va-t-on courir le risque de ne rien voir au Machu ? On règle à nouveau le réveil à 5h, soit on prendra le petit bus pour nous rendre sur le site, soit on décale notre journée au lendemain. C’est ce que nous décidons finalement après avoir vérifié pouvoir utiliser nos billets ce jour-là.
On remplace le Machu Picchu par le Machu Picchu vu de loin
En face du Machu Picchu se trouve le Mont Putucusi, sommet tout rond duquel on dit qu’il y a une vue magnifique sur le site.
En longeant le chemin de fer, nous tombons sur les escaliers qui nous mèneront au sommet. Et ça grimpe ! ah tiens, une petite échelle de bois, cool, ça change des escaliers… ah tiens, une autre échelle de bois, mais celle-là, bien plus grande ! Elle s’agrippe à la falaise et fait bien… 60 mètres de haut ! 10 mètres, 20 mètres, 40 mètres, ouh la, ça commence à faire haut, plus le choix, faut continuer, 50, 60 mètres, contents d’être arrivés ! Et dire qu’il va falloir la redescendre !
Bon, en attendant, d’autres escaliers et échelles suivent, nos cuisses souffrent, notre souffle se cherche, et quelques 500 mètres de dénivelé plus haut, notre récompense ! Une vue extraordinaire sur le Machu Picchu ! Et le Huayna Picchu, la montagne qui lui fait face !
Un petit pique-nique et quelques photos plus tard, après avoir grandement admiré le paysage qui nous entoure, nous voici reparti en sens inverse… sous l’averse ! Il pleut, il pleut ! Et les échelles qui se rapprochent ! Allez, c’est parti pour la redescente des 60 mètres, finalement beaucoup plus facile qu’on ne le craignait…
Le Machu Picchu, cette fois, c’est la bonne !
3h30 du matin, cette fois, c’est aujourd’hui ou jamais, et il pleut toujours !! Bon, on se décide pour le bus à touristes de 5h30, au moins on n’arrivera pas trempés .
5h00, nous voici devant la caisse, et on n’est pas les seuls ! Déjà une bonne soixante de personnes qui attendent le bus… Et la file s’agrandit, encore, et encore !!! Ça y est, c’est l’heure, on s’enfourne les uns après les autres dans les véhicules qui nous mènent à l’entrée du fameux site. 6h00 du matin, les portes s’ouvrent, la masse de gens s’engouffre vers le sacro-saint. Les nuages sont proches, mais bon comme le dit le petit fascicule qui va avec les billets d’entrée, « De novembre à Mars, c’est la saison des pluies avec nébulosité ce qui donne au décor naturel une plus grande spectacularité ». Va pour la spectacularité ! On monte tout en haut du site, paraît que quand on est les premiers, on peut faire une photo sans personne… Ah ça c’est sûr, sur la photo, y a personne ! Mais y a pas le Machu Picchu non plus ! Une purée de pois sans nom, on n’y voit pas à 10 mètres… Il est 6h00 du matin, le site ferme à 17h, on a le temps, alors on prend notre mal en patience. Ici le temps change vite, ça va bien se lever à un moment donné !
Il est 9h00, ça fait trois heures qu’on est dans le brouillard, on n’a plus rien à manger, bon, va bien falloir faire quelque-chose… Hier, on a repéré de la montagne d’en face un petit chemin en pente gentille qui mène un peu plus haut. Quand les nuages se seront quelque peu dissipés, de là, on aura une jolie vue… Sauf que la pente gentille, on l’a pas trouvé, mais à sa place des escaliers tout raides ! Et ça monte, et ça monte ! On est en train de monter le Mont Machu Picchu, l’une des deux montagnes qui dominent la cité inca !! 300 mètres de dénivelé plus haut, à 2745 mètres d’altitude, la brume est encore plus opaque, le chemin se fait scabreux et suit une falaise dont on ne voit pas le fond (ni le haut d’ailleurs), et la pluie qui s’y met, allez, demi-tour ! Bon, le Machu Picchu, c’est pas gagné..
Arrivés de nouveau sur les terrasses qui sont (supposées) surplomber la cité, le vent s’est enfin levé. Il souffle sur le gros nuage et miracle, on voit le site ! Vite, sort l’appareil photo ! ah ben non, trop tard, le gros nuage il est revenu… La brume danse et joue à envelopper les sommets, tel un voile de mariée jouant avec le vent, découvrant par intermittence la belle, laissant par moment entrapercevoir la beauté de l’heureuse élue. Spectacle magique à l’aura mystique.
Du coup, on est plus content. Petit à petit le voile se déchire et nous pouvons admirer la pleine splendeur de ces vestiges du passé.
On part à la découverte de la cité, construite au 15ème siècle et abandonnée peu après l’arrivée des espagnols en 1532, laissée à l’abandon et quelque peu oubliée jusqu’à ce qu’un scientifique américain ne la redécouvre en 1911. La particularité du site tient surtout à sa position géographique, coincée entre deux montagnes, le Machu Picchu, qui signifie vieux sommet, et le Huayna Picchu, le jeune, celui qui possède une silhouette si particulière et qui domine de toute sa puissance l’ancien village, celui-là même que l’on voit sur toutes les photos et cartes postales. Mais ce que l’on voit moins sur ces mêmes photos, c’est que la vallée et sa rivière en contrebas contournent les deux sommets, ce qui donne encore plus de majesté à l’endroit. Les ruines se trouvant sur une crête, on peut apprécier le paysage sur les deux versants.
Notre rêve de gosse et celui des 1500 personnes qui errent dans le site en notre compagnie est donc enfin devenu réalité !
Suite de la vallée sacrée…
Si vous avez manqué le début du tour du monde...