À quelques dizaines de kilomètres de Guatapé, nous partons découvrir une vallée enchanteresse aux mille cours d’eau : bienvenue à San Rafael et à San Carlos.

De Guatapé à San Carlos

Notre petite famille est toujours une curiosité.  Les voyageurs que nous rencontrons sont souvent plus jeunes, en solo ou en couple, l’âge que nous avions lors de notre premier tour du monde. Nous voir en voyage au long court avec nos deux filles, ça ne laisse pas indifférent.

« j’aimerais bien faire ce que vous faites quand j’aurai votre âge, nous dit Léo. C’est inspirant. »

« Et les filles, elles rencontrent un peu des copains sur la route ? » nous demande Sarah.

Oui, ça arrive, mais là ça fait un moment….

« Vous devriez allez à San Carlos chez Marion, nous dit Célia, c’est une française qui a des chambres d’hôtes là- bas. Elle a des garçons de l’âge de vos filles et ils sont super sympas. « 

Ce n’est pas la première fois qu’on nous parle de cette famille française qui vit à San Carlos, un village situé dans la vallée d’à côté. Et si on allait y faire un tour ?

Première étape : San Rafael

Sur le chemin de San Carlos se trouve une petite ville du nom de San Rafael. Elle se trouve à seulement 45 minutes de Guatapé… Mais à 1000 mètres d’altitude de moins ! Première sensation : il fait beaucoup plus chaud ! On gagne facilement 5 à 10 degrés, et on troque la température printanière des hauts plateaux pour une ambiance nettement plus estivale. Le paysage se transforme, la forêt se densifie, les conifères laissent la place à des essences tropicales.

Le village de San Rafael se trouve sur une petite butte, ici on monte et on descend, tout le temps ! Comme d’habitude, les colombiens nous voyant un peu perdus s’approchent pour venir nous aider.

« Nous cherchons la carrera 26. »

« Ah, ce n’est pas ici, elle se trouve à deux pâtés de maison vers la gauche. Vous venez pour acheter une finca ? »

Euh, non… Nous sommes de passage. La Colombie s’ouvre au monde et certains étrangers précurseurs ont commencé à acheter des terrains dans le coin. Tout prend de la valeur dans la région, et très vite !

Si San Rafael plait tant, c’est qu’elle se trouve dans une région où la nature est florissante, et l’eau omniprésente. Les rivières à l’eau cristalline invitent à la baignade, et les cascades nichées dans la forêt foisonnent.

Cascada La Cazuela et Cascada Isleta

Le plus dur, c’est de choisir quelle cascade on va découvrir !

Alors le mieux, c’est de demander aux habitants. Ici, on se déplace en mototaxi, ou tuktuk.

« Tu connais une cascade sympa ? demande-t-on à notre chauffeur.

– Oui, je peux vous emmener à la cascade La cazuela »

20 minutes de mototaxi plus tard, après avoir suivi une piste cahoteuse, nous voici à la fameuse cascade. Au coeur d’un nid d’arbres, elle se jette dans un bassin à l’eau turquoise. Et comme on est arrivés tôt, elle est toute à nous !

San rafael, colombia

Un peu plus loin, à une petite demi-heure de marche, cachée dans la jungle, une autre cascade nous attend. Ici pas de chemin tracé, pas de panneaux. Pour la trouver, il faut se renseigner, demander aux locaux, explorer, se tromper, explorer de nouveau, trouver un chemin, et enfin découvrir l’el dorado. Quel bonheur d’être dans des endroits non balisés ! La Colombie a ce charme que beaucoup de destinations au tourisme trop développée n’ont plus : celui de ne pas se livrer tout de suite. Il reste encore des tas d’endroits cachés, des cascades non répertoriées, des coins de verdure où l’on peut se retrouver seuls au monde. Bon, d’accord, la cascada isleta n’est pas si secrète que ça, elle est déjà sur google map (on l’a vu après !), mais ce jour là, on a vraiment eu la sensation de jouer aux aventuriers pour la découvrir !

San Rafael, Colombia
San Rafael, Colombia

De l’or !

De bon matin de nouveau, nous partons à pied au Balneario Las Tangas. Ce qu’on appelle un balneario en Colombie, c’est tout simplement un bassin dans la rivière où l’on peut se baigner.

Celui-ci est très fréquenté. Des bus multicolores ont emmené des touristes venir prendre ici leur petit-déjeuner, quelques colombiens font chauffer sur un feu une énorme marmite afin de proposer des plats mijotés pour le midi, des familles batifolent déjà dans les eaux fraiches de la rivière.

Près de la berge opposée, deux hommes s’activent à creuser le sol à l’aide d’une pelle. A leur côté, un tamis. Intrigués, nous nous approchons.

« Bonjour ! Qu’est-ce que vous êtes en train de chercher au fond de l’eau ? 

– Nous cherchons de l’or !

– De l’or ? Et vous en trouvez ?

– Oh oui, on en trouve. Evidemment, ça dépend des jours. Parfois on a des bons jours, parfois moins. Mais dans l’ensemble on arrive à gagner un peu d’argent. Tu veux que je te montre ? »

Fernando attrape une « batée », ou chapeau chinois en métal qui permet de laver le sable. Il enlève les plus gros cailloux, fait tourner le chapeau d’une manière experte, et au bout de quelques instants nous montre au fond de sa batée quelques paillettes brillantes.

« Et voilà, de l’or ! nous dit-il. »

Magique. Nos premiers chercheurs d’or en chair et en os. On adore.

San Carlos

1h30 de bus sur une route en lacets nous mène jusqu’au village de San Carlos. Nous partons voir la fameuse famille française dont on nous a tant parlé.

« Pour venir jusqu’à chez moi, demandez « La Francesa ». Ici, tout le monde me connait, nous a écrit Marion lorsque nous avons réservé nos lits en dortoir dans son auberge, la familia verde eco hostal.

Une mototaxi nous emmène jusqu’à l’autre bout du village, là où se trouve une piscine naturelle où se baignent petits et grands.

« Je ne peux pas aller plus loin », nous dit le conducteur de la mototaxi.

Un chemin s’aventure le long de la rivière.

« Connaissez-vous Marion, la francesa ? demande-t-on à deux femmes assises sur le bord du chemin.

– La Francesa ? Oui, c’est par là ! Suivez le chemin, puis montez les escaliers sur la gauche. »

Des marches serpentent jusqu’au sommet d’une colline.

Ici, une porte. On sonne la cloche.

« Bonjour ! nous dit un garçon de 13 ans en français en nous ouvrant la porte. Bienvenue chez nous, je m’appelle Milo ! »

Familia verde eco hostal, Colombia

Nous entrons dans un joli jardin sur une colline. Au-dessus, une grande plateforme abritée où l’on peut s’exercer au yoga avec vue sur les montagnes environnantes. En dessous, la forêt cachant le lit d’une rivière. Devant nous, une petite maison traditionnelle perchée sur les flancs de la colline.

« C’est ici que se trouve le dortoir, nous dit Milo. Ici, il y a des tas d’animaux, on a deux chiens, 4 chats, des poules, des lapins, même un cheval ! 

Si vous voulez manger ce soir, maman fait de la très bonne cuisine végétarienne avec les légumes de notre potager. »

On ne manquerait ça pour rien au monde !

Une famille française devenue colombienne

Marion a posé ses valises en Colombie il y a 6 ans avec ses 4 enfants. Aujourd’hui, elle vit avec ses 3 grands garçons dans ce petit paradis sauvage qu’elle s’est créée à la sueur de son front.

« J’ai acheté le terrain il y a 6 ans. Au début on campait, et puis on a construit notre maison de bois au fur et à mesure. Et puis la maison des invités. Aujourd’hui, nous avons l’intention de construire une autre « cabaña » pour pouvoir proposer une chambre supplémentaire pour deux personnes. 

– Tu as fait tout cela toute seule avec tes quatre enfants ? 

– Oui ! Aujourd’hui ma grande est partie, et nous vivons tous les quatre avec mes trois garçons de 18, 16 et 13 ans. »

Tout de suite, le courant passe entre nos filles et les garçons de Marion. Leurs vies sont bien différentes mais leurs centres d’intérêts communs. Ils aiment la nature, les animaux, les mangas, les mondes imaginaires… Et leurs conversations sont sans fin. Cette rencontre leur fait du bien mutuellement : à nos filles qui sont heureuses de croiser des copains après ces longs mois de voyage, aux garçons qui sont heureux de partager des passions communes avec des françaises.

Familia verde eco hostal, Colombia

En route vers les cascades

« Vous faites quoi demain ? nous demande Milo.

– Je pense qu’on va aller voir une cascade, lui répond-t-on.

– Je peux venir avec vous ?

– Bien sûr ! »

De bon matin, Milo nous accompagne… Ou plutôt nous accompagnons Milo. Arrivés dans le village, il s’arrête à chaque coin de rue, parle avec les anciens du quartier, à un gentil mot pour chacun. C’est un vrai « paisa », du nom que l’on donne aux habitants de la région de Medellin, il en connait le dialecte et les expressions. Et tous ont l’air d’apprécier ce petit bonhomme plein d’énergie.

« On peut aller au charco redondo si vous voulez, c’est à une heure de marche. »

Ok, on te suit !

Un charco, c’est comme un balneario en un peu moins grand, une piscine naturelle dans une rivière.

Nous marchons sur la grand route et nous croisons motos, voitures, et parfois chevaux tirant des charrettes. Ici on vit entre ancien monde et modernité.

« Et si on faisait du stop ? » nous dit Milo.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Milo arrête une camionnette. On grimpe tous dans la benne à l’arrière, parés pour l’aventure. Les filles adorent !

Quelques minutes plus tard, nous remercions notre chauffeur et repartons sur un chemin de terre. Des escaliers ont été creusés à même le sol, avec une régularité sans égale.

« Le terrain appartient à un fermier d’à côté, il entretient le chemin, et en échange il fait payer l’accès. »

De nouveau, nous arrivons à la cascade, et nous sommes seuls.

« Les colombiens arrivent un peu plus tard. L’après-midi, il y a beaucoup plus de monde et le week-end c’est plein à craquer ! »

Les enfants sautent dans la rivière, et rient à n’en plus finir. Nager à contre-courant, sauter dans la rivière, se lâcher du haut d’une corde, autant de moments privilégiés. Un véritable moment de bonheur qu’on n’est pas près d’oublier.

San Carlos, Charco Redondo
San Carlos, Charco Redondo

Café colombien

Dans notre dortoir, une jeune française nommée Camille nous raconte sa journée.

« J’ai rencontré un exploitant de café qui a une ferme dans les environs, je vais la visiter demain, ça vous dit de venir ? »

Oui ! c’est une belle opportunité d’en apprendre un peu plus sur ce grain qui fait la réputation colombienne.

C’est ainsi qu’on part à la rencontre d’Edwin. On vous raconte tout dans notre prochain article sur la Colombie, à paraître très prochainement.

San Carlos
« Si tu es ici, c’est que tu fais partie de notre histoire, bienvenue » – San Carlos

Lisez la suite de notre voyage en famille 2023 : Edwin, la passion du café en Colombie

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Cet article a 7 commentaires

  1. jacques GERSON

    On se régal à lire vos aventures en Colombie, c’est rafraîchissant , et on a envie d’être à votre place !vivement la suite, la visite du café colombien!

  2. Brasset

    On est avec vous Aurélie merci tu nous invite à voyager dans notre tête. On attends la suite bisius à toute la petite famille

  3. Hélène M.

    Votre mission : construire une nouvelle cabana avec Marion! Et même plusieurs, car nous allons être nombreux à vouloir venir 🙂

  4. Gaultier Françoise et Christian.

    Bravo pour les commentaires !
    Amitiés,
    Christian et Françoise.

  5. mannarini roland

    merci encore de nous faire rêver que de beaux paysages gardez le bien naturel! bises à vous quatre

  6. Pappatico sonia

    Coucou la petite famille!!!
    Vous vivez vraiment une belle aventure!!!
    Très belles photos aussi !!!
    Bonne continuation !!! 😘😘😘😘