Moments de plénitude et gros yeux – Extrait du « Grand Océan Blanc » p. 49
Il y a des moments où l’on s’arrête et l’on n’a plus envie de bouger. La montagne veille sur nous, le chant des criquets nous berce, au loin on entend le bruit de la cascade qui dévale sur les rochers, le soleil brûlant chauffe notre peau mais la brise la rafraichît et le bleu du ciel est immense. Rien à faire, juste à apprécier d’être là. Je suis allongée dans l’herbe d’automne et j’apprécie chaque moment. Et soudain je sens deux yeux. Deux yeux tous ronds qui me fixent. Curieux de me voir ainsi allongée dans leur jardin. C’est une hermine, protégée sous une pierre. Nous échangeons un long et doux regard. L’occasion est trop belle, il faut que je la prenne en photo. Mon appareil est juste derrière moi, je tends la main, geste de trop, herminette s’est échappée. Ah non, curieuse elle est, curieuse elle reste, et passe sa petite tête entre deux pierres, je vise, je mets au point, la photo du siècle ! Clic, trop tard, herminette a détalé. Ses grands yeux ronds ne seront pas figés sur pellicule. Mais resteront à jamais gravés dans ma mémoire.
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