Ah ! Mexico, Mexiiiicoooo comme le disait si bien Luis Mariano… paraît même que le temps paraît trop court pour goûter au bonheur de chaque jour… En tout cas, nous on a tout un mois pour y goûter !

Après 8 heures de trajet, notre avion s’apprête à atterrir… Extraordinaire spectacle que cette ville de 9 millions d’habitants, 20 si on compte sa banlieue. Elle s’étend à 2000 mètres d’altitude sur un plateau encerclé de hauts sommets. 
Ça et là, un lac, un peu de verdure, rappelle qu’il y a des siècles la nature était maître. Plus maintenant ! Le plus incroyable c’est que la piste d’atterrissage se trouve en plein milieu de la ville. On survole les autoroutes, les petits immeubles, de très très près.

Voilà, on y est à Mexico, cette ville à la réputation plus que tendancieuse, cette mauvaise élève des mégalopoles mondiales. Haut degré de pollution, note élevée en ce qui concerne la délinquance, Mexico ne cesse d’inquiéter. Promis, on fera attention !

L’hôtel que l’on a réservé vient nous chercher à l’aéroport, ça facilite les choses… Ou peut-être pas ! D’abord, il nous faut les appeler. A l’heure du portable, rien de plus facile, sauf que nous on n’en a pas, de portable ! Et les cabines ne prennent pas la carte bleue. Ni les pièces ; Bon, il nous faut retirer des sous, acheter une carte de téléphone, voilà, c’est fait, on sort à peine du magasin qu’un gentil monsieur ayant compris notre quête nous propose d’utiliser son portable… Une carte de téléphone dans la poche pour rien, nous joignons l’hôtel qui nous donne les instructions à suivre : prenez le train pour le deuxième terminal, allez à la porte 5, attendez une Toyota verte… On se prendrait presque pour Jason Bourne ! Après une bonne heure d’attente, nous voici dans la Toyota qui nous mène à notre hôtel.


Le petit monsieur de la réception nous amène à notre chambre en emportant avec lui un objet pour le moins curieux : une espèce de grosse boîte ronde.
Mais qu’est-ce que ça peut bien être que cette grosse boîte ronde ? Le petit monsieur le branche, et commence à expliquer… mais non, on n’a pas du bien comprendre, à ben si, il persiste, c’est un écran de bruit. Quand tu l’allumes, ça fait bbbbrrrrhhh, un son continu et sourd, un peu comme un gonfleur électrique, ou alors un moteur d’aquarium. Avec ça, c’est sûr, t’entends plus rien ! 
Bon, allez, une bonne nuit de sommeil (sans écran de bruit) et à nous le Musée National d’Anthropologie.

Le Musée d’Anthropologie

Pour nous rendre au Musée d’Anthropologie, nous longeons le Paseo de la Reforma et découvrons une ville beaucoup plus jolie que celle que nous avions imaginée, fontaines, larges avenues, parcs se succèdent… Reste que les 4 millions de véhicules qui circulent dans la ville ne sont pas du domaine du fantasme, la circulation est dense, voire souvent non circulante. Après quelques trois quart d’heure de marche, nous voici devant le musée, édifié dans les années 60, un réel modèle en matière d’architecture. Une immense cour, agrémentée de bassins où des tortues étalées de tout leur long sur des pierres prennent le soleil, donne accès à de grandes salles aérées qui exposent quelques-unes des plus belles pièces des civilisations passées. Avec les différentes cultures qui se sont succédées, Olmèques, Aztèques, Mayas pour n’en citer que quelques-unes, le Mexique est bel et bien le pays le plus riche que l’on est vu en matière d’archéologie.  


D’une salle à l’autre, nous nous promenons dans le temps entre les frises du Dieu Serpent à Plumes de Teotihuacan, l’immense sculpture d’un visage Olmèque ou encore le tombeau du roi Maya de Palenque, le célèbre Pakal et ses ornements de jade. De réelles oeuvres d’art témoins du passé laissées par ces civilisations depuis longtemps disparues. 
Sans aucun conteste, le musée d’Anthropologie de Mexico est l’un des plus beaux musées du monde. 

La salle la plus visitée reste celle des Mexicas, plus connus sous le nom d’Aztèques, ceux-là mêmes qui régnaient sur le pays lorsque Hernan Cortès et ses copains espagnols sont arrivés en 1519, ceux-là aussi qui ont créé la ville de Mexico. 


Au 14ème siècle, les Mexicas étaient à la recherche d’un endroit sympa pour s’installer. Ils erraient déjà depuis un certain temps, tous les bons coins pour se poser étant évidemment déjà squattés par d’autres peuples, lorsqu’ils virent « sur un cactus perché un aigle tenant dans son bec un serpent ». Les prêtres sûrement fatigués de leur longue errance, auraient alors considéré le fait comme un signe des Dieux et déclarèrent que le peuple aztèque devait s’installer ici. C’est ainsi que Technotitlán fut établie sur une île en plein milieu d’un lac. Force est de constater que ça leur a plutôt réussi puisque les voici bientôt maîtres d’un important royaume qui s’étend du Pacifique au Golfe du Mexique. 

Au musée, une maquette montre la ville de Tenochtitlan telle qu’elle était lorsque les espagnols sont arrivés, une ville de 250 000 habitants en plein milieu d’un lac, construite sur une île marécageuse et agrandie sur l’eau, une petite Venise. On a du mal à s’imaginer que la présente Mexico a été construite sur ses ruines, dans le bassin d’un lac qui n’existe plus. Les conquistadors, confrontés au problème des inondations, ont drainé, et drainé encore jusqu’à ce que de l’eau du lac il n’y en ait plus. Aujourd’hui, on subit les conséquences des erreurs du passé, la ville s’enfonce un peu plus chaque année dans une zone autrefois marécageuse, et puis surtout maintenant, à Mexico, il n’y a plus assez d’eau pour pourvoir la population en son ensemble… Too bad !


À Mexico, des constructions aztèques, il ne reste plus grand chose, la ville espagnole a été construite sur leurs ruines, par contre il reste quelques objets incroyables réalisés par leur soin et exposés au musée, comme cette énorme calendrier sculpté dans un monolithe de 17 tonnes, ou alors cette magnifique coiffe en plumes de Quetzal de Moctezuma II, dernier souverain aztèque qui lutta contre l’invasion espagnole… Ah ben non, la coiffe c’est une copie, la vraie, elle est en Autriche, on se demande bien ce qu’elle fout là-bas. Les Mexicains aussi se le demandent, et réclament haut et fort le rapatriement de leur bien dans son pays d’origine. 

Au son de la flûte

À la sortie du musée, une musique envoûtante jouée par un flûtiste ondule jusqu’à nos oreilles. C’est joli, c’est agréable, nous nous avançons vers la source, mais point de joueur de flûte devant nous… Le son vient du ciel. Nous levons la tête, oui, il est là-haut le musicien, perché sur un poteau d’au moins 30 mètres de hauteur. Et il n’est pas tout seul, il est accompagné de quatre compagnons attachés par une corde, et les voilà qui se lancent dans le vide la tête en bas. Ils tournent, ils tournent autour du poteau tout en déroulant leur corde et petit à petit, les cheveux au vent, ils descendent jusqu’à toucher le sol. Même pas la tête qui tourne, les quatre mexicains se relèvent et marchent jusqu’au centre comme si de rien n’était ! 

Teotihuacan

À quelques kilomètres de la ville de Mexico se trouve le site archéologique de Teotihuacan. La civilisation du même nom reste un mystère pour les chercheurs, peu de sources écrites leur révèlent qui étaient véritablement les bâtisseurs de cette incroyable cité. On sait tout de même qu’ils se sont établis et ont régnés entre 100 avant Jésus Christ et 750 après et qu’ils faisaient du commerce avec les autres peuples environnants, notamment les mayas. Ils possédaient le monopole de l’obsidienne, et ça, c’était un peu la mine d’argent de l’époque, ça les a rendus riches ! 

teotihuacan


Nous voici sur ce site où la végétation se fait timide. Les constructions sont disposées autour d’une grande allée de 4 kilomètres sur 40 mètres de large. La plus grande et la plus impressionnante des structures c’est évidemment le temple du soleil, une pyramide gigantesque de 65 mètres de haut. Elle a été construite sur une grotte, symbole de l’inframonde, que l’on ne peut malheureusement pas visiter. Faut dire qu’on n’est pas les seuls à Teotihuacan ! Des bus à la pelle y déversent leurs flots de touristes. Mais si l’on ne peut pas rentrer à l’intérieur du bâtiment, on peut lui monter dessus ! C’est parti pour quelques centaines de marches, et tout en haut, la récompense, la vue embrasse le site et les alentours, superbe. Au bout de l’allée se trouve la pyramide de la lune, qui connaîtra le même sort, on la grimpe, on s’assoit, et on admire. 

teotihuacan


Quelques 5 siècles après la disparition de Teotihuacan, les aztèques redécouvrirent le site. D’après leur légende, c’est ici même que les Dieux créèrent le monde dans lequel on vit, le 5ème et dernier après plusieurs essais infructueux. Mais pour créer un monde, il faut créer un soleil, et pour créer un soleil, il faut qu’un Dieu se jette dans un bûcher. On se décida pour le Dieu Pustuleux, pas tellement heureux d’être l’élu. Il hésite, il hésite, il hésite tellement qu’à la fin, un autre Dieu, Tonatiuh, excédé, décide de s’y jeter à sa place. Pustuleux est tout péteux, il est pris de remords et se jette aussi. C’est bien joli tout ça, mais ça nous fait deux soleils, et ça, c’est pas possible. Les Dieux restants se concertent et décident alors que le deuxième soleil sera moins brillant et ne brillera que la nuit…

La suite du Mexique

Si vous avez manqué le début du tour du monde

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