On nous a dit “Ushuaïa, c’est pas terrible, il y a rien à faire, ça sert à rien d’y aller”. Oui, mais Ushuaïa, c’est quand même tout là-bas en bas du monde, alors on décide d’y aller quoiqu’il en soit.
Et puis on a trouvé un vol qui nous coûte à peine plus cher que le bus, et on gagne 12 heures de trajet, alors on en profite !
Le piti navion
Il est pas cher le petit avion, mais il est aussi tout petit. A peine une trentaine de personnes peut rentrer dans sa carlingue. Il est pas tout neuf non plus, les sièges sont tous à moitié cassés, mais la carcasse, c’est du solide. LADE, la compagnie aérienne, est une compagnie de l’armée argentine. C’est louche, mais c’est comme ça…
Le petit avion à hélice décolle en vibrant de tout son être, et nous fait découvrir vu du ciel la fameuse terre de feu, joli nom trouvé par Magellan à cause des feux allumés par les amérindiens qui vivaient ici et visibles depuis l’océan.
Une terre aride, fidèle à la pampa argentine, sans relief, jusqu’à ce qu’on arrive tout au sud, là où se trouve le canal de Beagle et où viennent mourir les Andes.
La ville d’Ushuaïa, coincée entre les majestueux sommets enneigés et le canal, s’étend sur des kilomètres de long. Une ville de 60 000 personnes, là-bas loin de tout, c’est incroyable. Et dire qu’au départ elle est née d’une prison, le gouvernement argentin envoyant ici à la fin du 19ème siècle ses bagnards pour construire la cité. Ici, impossible de s’échapper !
Bienvenue au bout du bout du monde.
Ça souffle !
Magellan s’est trompé. Il aurait mieux fait d’appeler sa Terre de feu la Terre de vent. Ici ça souffle ! À peine sortis de l’aéroport, une bourrasque manque de m’emporter. La Patagonie venteuse, ça, c’est pas une légende !
On trouve une petite auberge toute jolie toute sympathique, et on y rencontre des tas de voyageurs, et comme souvent en Argentine ça se termine en « Asado », la spécialité du pays, barbecue de gros morceaux de boeuf ou de mouton cuit pendant des heures.
On part à l’assaut des sommets
La montagne nous appelle, alors on lui répond par une petite rando jusqu’à l’un des sommets qui domine la ville, le cerro medio. Deux heures d’une montée interminable sur 615 mètres de dénivelé, et une sortie de forêt spectaculaire, incroyable vue sur la baie d’Ushuaia sous un soleil radieux.
Retour au Chili
Nous quittons Ushuaïa pour nous rendre à Punta Arenas, au Chili. Un trajet en bus d’une durée de 13 heures, durant lequel nous traversons la Terre de Feu divisée entre les deux pays frontaliers argentins et chiliens, sous un vent d’une puissance à faire tomber la tour Montparnasse. Heureusement ici pas d’immeubles, parfois une maison perdue au milieu de rien, et puis nous arrivons au fameux détroit de Magellan. Un bac nous attend, la mer est déchaînée, le bateau tangue entre les creux de 4 mètres, les vagues jaillissent et ensevelissent les quelques malheureux touristes venus s’aventurer sur le pont pour admirer le paysage… Seb en fait partie, trempé d’eau salé de la tête au pied !
Punta Arenas
Nous voici à Punta Arenas, la ville la plus australe du Chili. Petite ville ventée, pas extraordinaire mais pas désagréable non plus. On profite de se trouver dans la ville pour faire un tour à la maison musée en l’état de Braun – Menendez ; ces deux familles étaient à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème maîtres de la région lorsque celle-ci était le plus grand terrain d’élevage de moutons du monde, et que les bateaux se devaient de se réapprovisionner dans la ville avant d’affronter le Cap Horn. Et on tombe sur l’exposition de photos d’un français… Magique.
On va à Puerto Natales
Nous continuons notre route un peu plus au nord, vers la petite ville de Puerto Natales.
Si vous avez manqué le début du tour du monde…