Emblématique de la Côte d’Azur, le mimosa expose sa belle couleur dorée entre janvier et mars.
Jaune et jolie, la fleur de mimosa. La voici revenue, toute ronde, douce et cotonneuse. Elle donne envie de la toucher, de la caresser. Belle, elle sait aussi charmer par son parfum enchanteur. La petite fleur a tout pour elle, et en plus elle n’est jamais seule, accrochée avec ses milliers de comparses aux branches.
Le mimosa ne devrait pas porter ce nom. La bonne appellation en latin c’est acacia. Mais l’arbre que nous appelons acacia n’est pas un mimosa. Et mimosa en latin ne désigne pas un mimosa. Bref, on y perd son latin… Alors continuons à l’appeler mimosa.
Un arbre venu de loin
Cet arbre découvert par le navigateur James Cook à la fin du 18ème siècle vient d’Australie. Là-bas, on en recense 900 espèces sur les 1200 existantes dans le monde. Alors, s’il est australien comment le mimosa est-t-il devenu un arbre emblématique de la Côte d’Azur ? La faute aux anglais… Les aristocrates britanniques découvrent la douceur de vivre hivernale à Nice, puis dans les villes françaises du sud de la France que sont Cannes, Menton, ou Hyères. Les voici de plus en plus nombreux à prendre leurs quartiers durant les mois de la froide saison et à se construire de jolies villas avec jardins. Oui mais les jardins, on les aime fleuris. Et de fleurs en hiver sur la Côte d’Azur, il n’y en a point. Alors on pense à cet arbre tout juste découvert, là-bas dans les lointaines contrées de l’Océanie, et qui fleurit à la froide saison. Et c’est un réel succès, car le mimosa se plaît dans la région. Les sols pauvres et le temps lui conviennent à merveille. Pas ou peu de gel, car l’arbre n’aime pas les températures en-dessous de -10C°. Beaucoup de soleil. Des pluies rares mais abondantes. Bref, pour lui comme pour beaucoup, la Côte d’Azur, c’est le bonheur.
La route du mimosa
Pour les touristes d’aujourd’hui, une route de 130 km a été établie afin de découvrir l’arbre d’or. Elle part de Bormes, dans le Var, et se termine à Grasse dans les Alpes Maritimes. A Bormes, qui a ajouté à son nom « les mimosas » en 1968, on retrouve le spécialiste de cette fleur, le pépiniériste Cavatore, collectionneur de 180 différentes espèces. Au Rayol, c’est le superbe domaine du même nom, jardin des méditerranées qui nous invite à la contemplation. A Sainte Maxime et Mandelieu, les chars chargés de fleurs défilent chaque année sur un thème toujours différent. A Grasse on y retrouve le parfum du mimosa, à Pégomas on le cultive, mais c’est particulièrement à Tanneron que l’on découvrira tout le charme de l’arbre. La route qui mène au sommet de la colline serpente au milieu des forêts d’or, le regard est accroché à chaque virage, le nez chatouillé durant tout le voyage. On y retrouve une douzaine d’exploitations, et des dizaines de chemins de randonnées.
Bernard Vial, exploitant de père en fils
Au sommet de la colline du Tanneron, une petite exploitation s’emploie à perpétuer les traditions. Ici, on cultive le mimosa de père en fils. Autrefois, la forcerie permettait de faire fleurir le mimosa avant d’envoyer les bouquets partout en Europe. La forcerie, c’est une pièce chauffée entre 20 et 23 degrés, avec un taux d’humidité de 95%, où l’on déposait les mimosas cueillis verts afin d’accélérer le processus de floraison. Aujourd’hui, une petite poudre d’hormones mélangée avec de l’eau chaude fait office de forcerie maison.
Bernard Vial, lui, a décidé de rester dans la filière courte, pas d’exportation mais une vente locale et une diversification de ses produits. Allez le voir, c’est faire plaisir à tous ses sens.