Cuzco et le Machu Picchu by Aurélie

Pérou ou pas Pérou ?

Le Pérou n’était pas prévu dans notre itinéraire, d’autant plus qu’il y a encore quelques semaines, les troubles à la frontière empêchaient les voyageurs de passer. Et puis il y a eu ces petites phrases des filles « Et le Machu Picchu, on n’y va pas ? ». Et puis il y a eu ces voyageurs croisés « Il n’y a plus de souci pour passer au Pérou, j’en reviens, j’y vais » et puis il y a eu cette terrible envie d’aller à la plage après ces semaines à chercher son souffle et à avoir froid la nuit, et au Pérou il y a la plage, tout au nord. Et puis il y a eu ce vol trouvé sur internet et qui nous rapproche de l’Equateur (Cuzco – Talara au nord du Pérou (près de la plage !)) et qui nous évite un vol à partir de La Paz qui décolle à 3h du matin… Alors un petit détour par le Pérou et Cuzco, ça parait pas mal ! Et puis a priori il devrait y avoir moins de monde au pays des Incas, les touristes ne sont pas encore revenus ? Et puis on est si près, ce serait dommage de ne pas y aller ?!

Cuzco la belle

Que Cuzco est jolie ! Au cœur des montagnes, elle repose, tranquille, et charme le visiteur de ses ruelles pavées. On aime se promener dans la ville, flâner sur la place des armes, admirer les anciens murs incas… Et puis aussi aller au marché. Le marché, c’est devenu notre fief. On y prend le petit déjeuner, les jus de fruits pressés, le ceviche (spécialité à base de poisson cru), le déjeuner et parfois même le goûter. On y achète nos fruits et nos légumes pour préparer nos petits plats français, le pain, le fromage et le jambon pour nos sandwichs, les noix et les amandes pour nos encas. Le marché de San Pedro, on l’adore !

Animaux du bout du monde

Arrivés à Cuzco de bon matin, on erre dans la ville en attendant que notre chambre soit prête et puis… « si on allait à Sacsahuaman ? ».

Sacsahuaman, c’est le site archéologique qui siège en haut de Cuzco et où l’on peut admirer l’un des plus beaux pans de mur inca. Allez, on appelle un taxi ! Et là, on tombe sur César.

César a le ventre bombé, la moustache qui frise et le sourire rieur. César sait partager et recevoir. César est un guide parfait.

« Si vous voulez je vous emmène voir les condors ! »

Les filles ont envie de découvrir cet animal mythique andin, nous on a envie de suivre ce bonhomme de César, alors on se laisse emporter jusqu’au refuge de Cochahuasi à 30 minutes de Cuzco. Un sanctuaire pour animaux récupérés dans les endroits les plus improbables, folie des hommes pour qui l’asservissement animal est excusé par l’appât du gain.

« Ces pumas ont été récupérés dans une discothèque, on leur a arraché les dents pour qu’ils ne mordent plus. » « Ces perroquets n’ont plus de plumes à cause du traumatisme qu’ils ont subi. On les a récupérés dans des tuyaux de PVC à la douane » « cet ours est l’un des derniers survivants des ours andins. Il a été retrouvé à l’aéroport de Lima et devait être envoyé dans une des grandes capitales. »

Il y a des ours dans la vallée de Cuzco ? « Ou, il y en a même qui ont été vus se promenant au Machu Picchu pendant le covid ! On l’appelle aussi l’ours à lunettes, c’est un animal que l’on retrouve du Pérou à la Colombie mais qui est en grand danger. Je ne connais pas leur nombre actuellement, mais en 2007 il n’en restait déjà plus que 2000.»

Les animaux vivent ici une seconde vie. Certains pourront être relâchés après avoir été soignés, d’autres devront rester ici pour prendre leur retraite, incapable de subvenir à leurs besoins. De nombreux bénévoles du monde entier viennent aider le refuge. Cela donne des idées aux filles : « Quand j’aurai l’âge, moi aussi je voudrai aider les animaux », dit Léa.

Quelques condors aussi ont été récupérés ici et là. Habitués à l’homme, nous pouvons les observer de très près. Et c’est vrai qu’il est grand notre condor ! Pas le plus bel animal qui soit, mais certainement l’un des plus impressionnant !

Sacsahuaman

Le site inca nous émerveille. Un autre César, guide de son état nous mène à travers les ruines. Ce qui nous impressionne le plus ? la taille des pierres taillées, imbriquées à la perfection les unes dans les autres. Quel travail ! Quelle finesse ! On apprend la vie des incas, leurs croyances. La division de leur monde en trois, ciel, terre, inframonde, leurs symboles Condor, puma, serpent. On découvre leurs Dieux, Inti, le dieu du soleil, et Illapa, le dieu de la pluie et du tonnerre. On admire leur architecture liée à l’astronomie, solstice d’hiver visible par cette porte, précision de la construction, savoir-faire. On découvre leurs rites, les sacrifice de lamas, et les momifications.

Sacsahuaman nous enchante et nous passionne. Les Incas n’ont plus de secret pour Lily et Léa.

Aguas Calientes

Tapie au fond de la vallée, une petite ville a poussé. Aguas Calientes n’existe que parce qu’elle se trouve au pied du plus grand site archéologique du monde, le mythique Machu Picchu. Coincée entre deux pans de montagne, elle n’est accessible que par la voie de chemin de fer, initiée en 1901 pour relier Cusco à Santa Ana. À l’époque, on ne savait pas qu’une cité inca perdue sous la végétation au sommet d’une des montagnes allait devenir l’une des principales attractions touristiques du pays et allait attirer des centaines de milliers de visiteurs par an.

Aguas Calientes est bien nommée. Au confluent de deux rivières, elle possède des thermes d’eau chaude. Des piscines dans lesquelles on peut barboter sont accessibles en haut du village. Nous les avions déjà testées il y a 15 ans, et bien, depuis, rien n’a changé. Les mêmes bassins, la même impression.

Toutefois, à Aguas Calientes, les bâtiments poussent et grimpent sur la montagne. Difficile de s’étendre, on grappille du terrain où l’on peut.

Aguas Calientes a de beaux jours devant elle. Chaque année, le Machu Picchu attire en effet 1,5 millions de visiteurs.

Ah, le Machu Picchu !

Le Machu Picchu, c’est un rêve pour des milliers de personne autour du monde. Il faut dire qu’elle a tout pour elle. La cité jouit d’un emplacement incroyable, perchée sur une crête à 2500 mètres d’altitude. Elle est particulièrement bien conservée, n’ayant pas été détruite par les espagnols, et puis surtout elle bénéficie d’une aura de mystère due à sa découverte quelques 400 ans après la fin de l’empire inca. En 1913, Hiram Bingham révèle au monde dans un livre intitulé : « La cité perdue des incas : histoire du Machu Picchu » l’existence de ce village inca caché au milieu des montagnes. Et quoi de plus intriguant qu’une mystérieuse cité perdue ! Il n’en faut pas moins pour exciter l’imaginaire collectif et donner des envies d’exploration à chacun d’entre nous.

Enfin, à l’heure d’instagram et de l’image, le Machu Picchu attire d’autant plus. Elle est tellement photogénique.

Nous avons eu la chance de découvrir le Machu Picchu lors de notre premier voyage en 2008, une expérience unique et magique qui nous avait enchantés. Le partager avec nos enfants, c’est un nouveau rêve que l’on a envie de réaliser. Alors on casse la tirelire ! Et puis tant qu’à faire, autant prendre un guide pour nous dévoiler les secrets de la cité perdue.

Juan nous accompagne. Il nous emmène par un sentier balisé au sommet de la cité. La vue est superbe et dégagée, bien loin de ce que l’on avait connu il y a 15 ans. Nous redescendons tranquillement et Juan nous invite à prendre des photos.

« Vous n’aimez pas prendre des photos ?

– Si, si, mais on aime le faire quand on est tout seuls et qu’on erre tranquillement sur le site.

– Mais vous ne pourrez pas ! Une fois que vous avez terminé le circuit, vous devez sortir du site. Les gardiens ne vous laisseront pas retourner en arrière.

– ??! »

Stupéfaction. Déception. Ce que l’on préfère, c’est prendre notre temps, laisser notre regard errer, prendre la mesure de l’endroit, photographier, oui, mais pas forcément aux endroits indiqués.

Le Machu Picchu est débordé. Trop de monde. Trop de touristes. Il faut les canaliser. Créer un circuit obligatoire et un sens de circulation, et faire en sorte que les visiteurs sortent au bout de deux heures pour laisser la place aux autres est sensé. Depuis notre dernière visite, le nombre de visiteurs a doublé, et il faut bien gérer ce flux de visiteurs.

L’histoire du Machu Picchu raconte probablement l’avenir du tourisme. Les sites exceptionnels empreint de magie et de mystère ne seront plus que des circuits touristiques pour riches où l’on suivra un circuit prédéterminé qui permettra de prendre de belles photos de soi-même aux mêmes endroits que tout le monde afin de pouvoir être postés sur internet. Plus de place à l’imprévu, à l’errance, au temps. Vite, vite, au suivant. C’est la rançon de la gloire.

Vallée Sacrée

Nous reprenons la route de la Vallée Sacrée et rendons une petite visite à notre chère Ollantaytambo, Elle nous avait enchanté en 2008 et à notre plus grand plaisir, elle n’a pas pris une ride. Elle est toujours aussi belle et charmante. Les rues pavées invitent à la flânerie, tandis que les petits restaurants au bord de la place réservent un accueil des plus chaleureux. À flancs de collines, les ruines d’anciens temples incas veillent sur le village, alors que le soleil baigne la vallée d’une douce lumière.

Une dernière visite à Cuzco la belle et nous quittons nos hauts sommets andins, direction le nord du Pérou. À nous la plage et le soleil !

Si vous avez raté l’épisode précédent : Le lac Titicaca et l’île du soleil

Le blog de Léa au Machu Picchu c’est par ici

Super Meuh au Machu Picchu c’est par là

Et puis aussi tous les récits de notre voyage

Lisez la suite de notre voyage en famille 2023 : Mancora au Pérou