Trois jours à New York

Dernière ligne droite, nous passons trois jours à New York la grande pomme… Et on a bien l’intention de la croquer !

Metro galère

Le gentil monsieur des informations de l’aéroport nous explique comment nous rendre à notre hôtel en métro. Ça a l’air si simple ! Suffit de prendre le train, s’asseoir, et sortir à la bonne sortie à une trentaine de stations de là. Sauf qu’aujourd’hui, c’est samedi, et le samedi, c’est travaux ! Alors messieurs dames, au milieu du trajet, tout le monde descend ! Prend tes sacs, et prend le bus qui se rue dans les bouchons et passe par les quartiers pauvres de la banlieue de Manhattan. Le bus, ça prend beaucoup plus de temps… Peu importe, on en a du temps ! On visite un peu, et on prend la température de la ville. Les locaux, tous de gigantesques masses auprès desquels Seb paraît un tantinet gringalet, parlent et bougent tels ces acteurs de films à grande distribution made in Hollywood. On ne se sent pas perdu, tous ces bonhommes à la casquette à l’envers et au pantalon flottant sous le caleçon, on les a déjà vus à la télé ! Bienvenue dans l’univers de New York, film grandeur nature.

Dans un film

De spectateur on devient acteur, on fait partie de la distribution ! bon, d’accord, on n’est que figurant, mais quand même, on est en plein dedans. Première étape si l’on veut ressentir l’âme de la ville, ou tout du moins l’une de ses âmes, nous partons dans une église à Harlem. Nous allons expérimenter le gospel en chair et en os.

À l’église

C’est la messe de 11h00. Les fidèles viennent prendre place à l’avant, nous on se fait tout petit, simples spectateurs restés à l’arrière scène. Et la communauté qui assiste à la cérémonie religieuse s’est préparée à cette rencontre ! Ici une petite dame toute de blanc vêtue, chapeau à voilette assortie. Là des messieurs aux costumes impeccables et cravates. Tous sont de couleur de peau noire, seuls quelques touristes venus vivre une messe différente comme nous sont blancs.

Les voix des chanteuses de gospel nous accueillent, on se dandine sur nos sièges au rythme de la batterie, du piano, les chants religieux montent du fond du ventre, on se sent vibrer… Magnifique expérience que celle du « god spell », de la « parole de dieu ». Mais une messe est une messe, et dans cette petite paroisse de New York on ne fait pas que chanter, on prêche aussi. Nombreux sont les intervenants venus parler de leurs expériences, de la vie de Jésus ou des problèmes de la communauté, tous chapeautés par le prêtre en chef, à l’allure plutôt… Atypique. Sous sa longue bure, il se déhanche tel un chanteur de rap et ponctue son discours d’un Amen à l’accent si prononcé qu’on le prendrait pour un « hey men ». Il ne s’en lasse pas et profère son amen à la cadence d’un pour cinq mots. Ça nous donne à peu près ça : « Les forts doivent aider les plus faibles, « hey men », comme Jésus l’a fait, « hey men », il est mort pour nous « hey men » », et il se dandine, et il mouline des bras, et il tchatche, il tchatche… Le prêtre rappeur a le verbe facile et le rythme dans la peau. L’auditoire n’est pas en reste, il participe, on ponctue le discours d’un « ouais, ouais » pour affirmer son approbation, d’une prière pour un frère ou une mère malade, d’un remerciement à l’égard d’une aide divine. On a inventé la messe interactive. A New York, point de spectateur, nous sommes tous acteurs.

On va voir une pièce de théâtre, ah ben non

Daya est une jeune bolivienne que l’on a rencontré au Salar d’Uyuni il y a quelques mois et qui vit à New York. Elle a émigré de son pays natal et s’est installée ici afin de réaliser son rêve : devenir actrice. Être à New York, c’est un peu l’être déjà ! Pour arriver à ses fins, elle se bat entre ses trois petits boulots et ses cours de théâtre, une vie de fou à courir d’un bout à l’autre de Manhattan. Alors, lorsqu’on lui annonce notre venue dans Big Apple, elle réussit à nous accorder quelques unes des heures libres de sa semaine et nous propose d’assister à une pièce de théâtre, déformation professionnelle oblige. Va pour le théâtre !


La salle se trouve dans l’un des quartiers les plus célèbres de la ville, Time Square… Impossible d’y échapper, tous autant que nous sommes sur cette planète, à moins de ne pas avoir de télévision, nous avons forcément vu un jour ou l’autre cette incroyable avenue dans un de ces blockbusters américains. Time Square, c’est la rue aux immenses écrans de publicité qui clignotent de partout, gigantissimes spots aux couleurs flashy, ici on ne lésine pas sur le vif et l’éclatant. L’oeil est transporté d’une scène à l’autre, attiré par un véritable délire de lumière.
On s’offre un hot dog au petit marchand ambulant et on y est, on vit Manhattan, on atteint le summum de l’image New Yorkaise. De figurants, on devient premiers rôles de notre film !


Il est temps pour nous de nous rendre à notre rendez-vous, et de goûter au théâtre de Broadway. Il est 14h40, la séance est dans vingt minutes, nous attendons patiemment au milieu des habitués venus à leur spectacle hebdomadaire. 14H50, toujours pas de Daya. 15h, la cloche sonne, les retardataires prennent place, toujours pas de Daya. 15h10, le spectacle a commencé, toujours pas de Daya. À 15h20, on estime qu’on l’a définitivement perdue, de Daya et de spectacle, on tire un trait dessus ! On ne sait pas ce qu’il s’est passé, a-t-elle oublié, a-t-elle eu un souci ? Nous lui envoyons un mail, et espérons qu’il ne lui est rien arrivé.

Changement de plan, vive le bus touristique

Nous nous retrouvons quelque peu tout dépités en plein Time Square, il nous faut désormais trouver un nouveau plan pour l’après-midi. En même temps, nous sommes à New York, et les choses à faire, ce n’est pas ce qu’il manque ici ! C’est là que passe devant nous un gros bus à deux étages, de ceux qui baladent les touristes et leurs appareils photos à travers la ville. C’est décidé, nous aussi on veut explorer Manhattan, chevauchant cette énorme monture à demi couverte !


Billets en poche, nous voici à l’étage terrasse de notre bus rouge, où il ne fait pas bon être trop grand. « Attention ! » crient en coeur les passagers du fond, tandis que le sémaphore frôle ma tête ! On se régale à admirer ces immenses immeubles qui touchent littéralement le ciel, l’Empire State Building et autres grattes ciels de haute altitude disparaissant sous les nuages. Le monsieur-guide du bus nous montre deux énormes bâtiments : « les tours jumelles étaient deux fois plus grandes que celles-ci ». À donner le tournis… Ou le torticolis ! À force de regarder en l’air, nos cous sont tous endoloris !

Daya suite et fin

Daya nous a répondu : à force de trop en faire, entre petits boulots, cours de théâtre et castings, elle s’est tout simplement… Trompée d’heure ! Arrivée à 15h45, elle n’a pas compris pourquoi la dame de l’entrée lui a demandé de se taire et d’attendre l’entracte… Nous passons donc la voir à l’un de ses jobs, celui où elle travaille comme secrétaire dans un magasin de musique haut de gamme. C’est juré, la prochaine fois, on ne se loupera pas !

Balade sur l’Hudson

Impossible de quitter New York sans avoir aperçu l’un des symboles de la ville : la statue de la liberté. Le vent froid souffle sur nos visages sur le pont du bateau qui nous emmène à la petite île, mais il chasse aussi les nuages et nous offre de merveilleux reflets sur les immeubles en verre de la ville. Notre guide est un poète, un autre rappeur, qui débite ses vers inspirés de la mégapole avec humour et entrain. Ah, la voilà la statue, mais c’est qu’elle est toute pitite ! La statue de la liberté nous sourit et nous enveloppe de son regard bienveillant, les photos fusent et les souvenirs s’accrochent…

Voilà, c’est fini !

Un an déjà que nous sommes partis, notre voyage touche à sa fin ! Il est temps pour nous de retrouver notre terre natale, notre famille, nos amis, la tête pleine d’aventures et de moments inoubliables.

Toutefois, nous ne rentrons pas seuls… Un passager clandestin s’est invité parmi nous : bientôt un bébé tour du monde verra le jour !

Si vous avez manqué le début du tour du monde

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