Les 15 au lever du soleil
L’un des sites les plus prestigieux de Rapa Nui est le Ahu Tongariki, 15 moais dressés devant la mer. Magnifique sous la lumière du crépuscule, le site est parfait pour un petit apéro dinatoire arrosé de vin chilien, mais il paraît qu’ils le sont d’autant plus au lever du jour. Un guide local nous explique qu’il faut y être vers les 6h00 pour ne pas louper la séance. Très bien, à nous les jolies couleurs du petit matin !
A 5h45, sous un incroyable ciel étoilé, éclairés seulement par un faible clair de lune, nous voici devant les 15 appareil photo et caméra en main, fin prêts pour capturer l’instant. Mais voilà, le soleil est paresseux ce matin, il n’a pas l’air d’avoir envie de se lever, et une bande de nuages se profile à l’horizon. Patiemment nous attendons le spectacle, mais force est de reconnaître qu’à 7h15 il fait jour et que le soleil, on l’a pas vu, certainement caché par les nuages… Tant pis, on reviendra. On part faire un petit tour à la carrière juste derrière, et voici alors notre soleil qui décide de pointer le bout de son nez, profite d’un trou dans les nuages et enflamme le ciel d’un orange brûlant. Bref, l’aube et les moais en même temps, on l’a raté… Pas question de se laisser faire, on revient, on persiste, mais avec surplus de grasse mat, arriver à 7h c’est amplement suffisant ! La deuxième fois, le soleil ne se lève pas pour de bon, il est bien trop paresseux ce jour-là, mais la troisième c’est la bonne ! Les 15 à contre-jour sous lumière orangée, on les a vu !
Le volcan Rano Kau et l’homme oiseau
Autre merveille de la nature, dominant la ville d’Hanga Roa, le cratère du volcan Rano Kau, au fond duquel repose un lac époustouflant, véritable patchwork d’îlots de joncs et eau mêlés.
C’est aussi ici que se trouve le village d’Orongo. Ce dernier était occupé seulement quelques semaines dans l’année entre le 17ème et le 19ème siècle. S’y déroulait la plus que célèbre cérémonie de l’homme-oiseau, une tradition qui fait le lien entre la fin de l’époque des moais et le début d’une ère de crise qui dura près de 200 ans. Et oui, ça existait déjà la crise à l’époque.
Chaque année au printemps, c’est à dire en septembre, chacune des tribus désignait un homme-oiseau représenté par l’homme le plus fort du clan. Armé de suffisamment de vivres, ce dernier devait alors descendre une falaise à pic de 300 mètres de haut, nager dans une mer agitée tout en évitant les requins, et se rendre sur un petit îlot à quelques centaines de mètres au large où il attendait l’arrivée du premier oiseau migrateur, une hirondelle appelée Manutara. Patiemment, il guettait la ponte du premier oeuf de l’année. Il devait alors le rapporter intact après avoir fait le chemin inverse, et escalader la fameuse barre rocheuse de 300 mètres. Le vainqueur de l’épreuve permettait à son chef de devenir homme-oiseau, et à la tribu de régner sur l’île pendant une année entière. Une tradition qui se perpétuera jusqu’en 1866, date à laquelle des missionnaires chrétiens l’interdisent…
Une coutume qui se rappelle à nous dans toute l’île, la gravure de l’homme-oiseau étant le second symbole de Rapa Nui.
On a bien fait de rester
Ça y est, le pied est presque réparé, il est temps pour nous de découvrir l’ile de Pâques en marchant.
Nous entamons notre première randonnée par l’ascension du plus haut volcan de l’ile, le Terevaka. Enfin, pas de quoi s’affoler, il ne mesure que 511 mètres de haut. Mais quelle vue ! C’est le seul endroit où l’on peut avoir un aperçu de l’île dans son ensemble, regarder à 360 degrés. Et on confirme, admirer de l’eau à perte de vue !
Autre marche, celle du Poike, un peu plus rude même si ce volcan le plus ancien de l’île est moins haut. Nous serpentons entre les vaches qui paissent paisiblement et rencontrons le plus plus petit Moai de l’île, 1m13 seulement. Le plus grand arrivé à destination et érigé mesure quant à lui 9m80, 11 mètres avec son chapeau !
Dernier weekend, celui de la Toussaint
Au Chili, le 31 octobre, c’est férié. Les petits en profite pour se déguiser et perpétuer la tradition d’Halloween dans les rues d’Hanga Roa, menaçant les patrons des bars et restaurants de la bourse ou la vie en échange de quelques bonbons.
Le lendemain, c’est la Toussaint, tous les habitants de la ville se retrouvent au coucher du soleil dans le petit cimetière en bord de mer, fleurissent les tombes, rencontrent leurs voisins et assistent à la messe, dans une ambiance décontractée et sous le rire des enfants qui jouent à proximité. Une véritable célébration de toute une communauté cohérente et solidaire.
L’île de Pâques, c’est fini !
C’est enchantés que nous quittons cette île enchanteresse, sous le regard de Theresa à qui va manquer son Romantico qu’elle idolâtre, son Matatau ou “beaux yeux” comme elle le surnomme également, et qui nous offre en guise de souvenir un petit pendentif à l’effigie… d’un Moai, bien sûr !
La suite, c’est au Chili !
Si vous avez manqué le début du tour du monde…