3650 mètres d’altitude. La Paz, plus haute capitale du monde. Tentaculaire, elle repose dans la vallée et s’accroche aux flancs alentours pour atteindre le plateau qui la domine : El Alto, à 4100 mètres d’altitude. El Alto, ça a toujours été le quartier des pauvres. Là-haut, on respire moins bien. Depuis les années 70, les ruraux et migrants venus chercher du travail à la capitale s’installent ici, dans l’espoir d’un jour faire fortune. Le quartier est devenu ville immense. 2,3 millions de personnes vivent sur le plateau.

La Paz

N’empêche que d’ici la vue est imprenable sur la Paz. Et puis les choses changent. Autrefois difficilement accessible, El Alto est aujourd’hui désenclavé grâce au nouveau moyen de transport développé depuis 2014 : le téléphérique.

Téléphérique de La Paz

Il n’existait pas lors de notre dernière visite. Aujourd’hui, le téléphérique s’est imposé comme le meilleur moyen de locomotion de la ville. Pour 3 bolivianos, l’équivalent de 40 centimes d’euros, les dix lignes installées entre 2014 et 2019 vous emmènent à chacun des bouts de la ville.

La Paz

Et le téléphérique, on adore ça ! Première étape : El Alto. En ce dimanche, c’est jour de marché. Un marché immense, énormissime, où l’on trouve de tout, de la pièce mécanique de rechange pour votre voiture à la dernière chaussure Nike à la mode en passant par les nombreux tissus boliviens. Nos yeux ne savent plus dans quelle direction regarder, la rue est devenue spectacle aux milles couleurs.

On saute de téléphérique en téléphérique pour appréhender les différents quartiers de la ville et apprécier son décor surréaliste. Les maisons de briques font parfois place à quelques immeubles de taille moyenne et au loin, tout là-haut, on aperçoit les neiges éternelles des volcans alentours, le Nevado Illimani et Huayna Potosi, qui veillent de leurs respectables 6000 mètres de hauteur.

Une ville-marché

On aime aussi déambuler dans les rues de la Paz au hasard de nos pas, et chaque quartier nous dévoile un autre marché à thème. Ici, ce sont les fruits et légumes, là, les t-shirts, un peu plus loin les spiritueux.

À La Paz, on ne cherche pas un magasin, mais bel et bien un quartier de magasins. Chaque rue est dédiée à une marchandise. De la moquette ? C’est par ici ! Des outils de jardinage ? C’est cette rue-là ! Les boutiques aux articles identiques s’alignent et attendent le client, qui n’aura qu’à s’engouffrer dans l’une ou dans l’autre. De toute façon il y trouvera la même chose. Ah, et puis n’oublions pas le quartier des sorcières, celui-là même où l’on trouve potions magiques et autres ingrédients puissants pour guérir tous vos maux. Pendus à des crochets, des fœtus de lamas se balancent, attendant le client qui l’enterrera dans les fondations de sa nouvelle maison afin que Pachamama lui accorde bonne fortune. Des boutiques qui ne plaisent pas à notre chère Lily, qui détourne les yeux à chacun de nos passages. Manque de bol, on habite à côté !

La Paz

Dans les rues de La Paz, on y danse

En Bolivie, la danse, c’est toute une tradition. Le week-end, au détour d’une ruelle, on tombe régulièrement sur des troupes de danseurs, vêtus d’argent, d’or et de masques, célébrant un anniversaire de mariage, une fête religieuse, un baptême. Les femmes virevoltent dans leurs jupes bouffantes, alors que les hommes jouent de la musique ou tapent des pieds vêtus de lourds costumes. On raffole de ces spectacles de rues improvisés, et on les suit avec délectation tout au long de leur évolution. Mélange de folklore et de religion, les processions se terminent souvent devant le porche d’une église par une session photo. Et ce jour-là ce sont de magnifiques danseuses couleur d’or qui nous demandent de prendre la pose avec elles, histoire de garder un souvenir de nos visages européens !

La Paz

Souvenir d’un virus

À La Paz, le covid n’est pas encore oublié. Pour prendre le téléphérique, le masque est obligatoire. Dans certains restaurants, les serveurs le portent encore. Les panneaux expliquant les gestes barrières sont partout présents. Et puis la pandémie a laissé des traces dans la vie de nombreuses personnes.

« Moi je viens de Copacabana, me raconte Juan, le chauffeur de taxi qui nous mène à la gare. J’aimais beaucoup vivre là-bas, c’est une ville très tranquille et agréable, qui vit principalement du tourisme.

– Tu vis à la Paz aujourd’hui ?

– Oui, avec la pandémie, il n’y avait plus de touristes et donc plus de travail. C’est pourquoi avec ma famille nous avons déménagé ici. Mais c’est difficile ici aussi de trouver un emploi. Pour l’instant je travaille de nuit comme taxi.

– Et ta femme ?

– Elle travaille dans une boutique de jour.

– Mais alors, vous ne vous voyez jamais ?

– On se croise le matin quand je rentre et avant qu’elle n’amène les enfants à l’école, et le soir avant que je reparte.

– Tu comptes rester longtemps à La Paz ?

– Je ne sais pas. Aujourd’hui, c’est devenu très cher de se loger, et la vie ici n’est pas facile. Mais mes parents sont décédés durant la pandémie et je n’ai plus de famille à Copacabana. Je ne sais pas vraiment ce que l’on fera à l’avenir, on verra ce que la vie nous réserve… »

A suivre : Copacabana et le Lac Titicaca

Retrouvez Super Meuh et le journal de Léa à La Paz

Lisez la suite de notre voyage en famille 2023 : Bolivie, lac Titicaca

Laisser un commentaire

Cet article a 15 commentaires

  1. eve

    Merci merci..je voyage en même temps…

  2. Mady

    On a visité la ville avec vous, pour moi les tissus sont incroyables des couleurs magnifiques. Le marché est effectivement immense. Très belle photos et commentaires au top comme d hab merciAurelie Bisous

  3. Mosiek

    Merci pour ce beau partage qui nous fait vivre des moments magiques ! Que de contrastes, de moments forts, bonne continuation à vous 4 ! Take care. Grosses bises.

  4. Véronique Calvet guide

    Superbe. Que de magnifiques couleurs!!
    Belle visite

  5. Gaultier Françoise et Christian.

    Parfait ! j’ai trouvé un bout de tuyau dans une boutique qui correspond à ma piscine (lol)…
    Blague à part merci de continuer à nous faire réver !!!
    Gros bisous à toute la famille !
    Françoise et Christian.

  6. Richard nadine

    Bonsoir à toute la petite famille nomade,ton récit est toujours aussi captivant Aurélie quand je pense à tous ces gens qui se plaignent en France,ils devraient voyager pour voir ce qui se passe ailleurs,merci pour toutes ces belles photos.Bonne continuation à tous les 4.

  7. CUINAT Pierre

    Remarquable reportage. J’apprécie les mots choisis pour commenter les images. Continuez, c’est un plaisir pour les yeux et l’esprit.

  8. Caroline

    Super de lire vos aventures Aurélie
    Bise à tous les 4
    Caro

  9. Anne Marie Porte

    Passionnant
    C’est incroyable
    Merci de nous faire découvrir tout cela 😊

  10. Vincent

    De plus en plus haut…. bravo

  11. Anna

    Cc la petite famille!

    C’est merveilleux !
    Je découvre avec vous cette partie du monde.
    Des bisous

  12. Mag

    C’est tellement agréable de vous suivre… j’ai l’impression de voyager avec vous.
    Bises

  13. Hélène M.

    Plus c’est haut, plus c’est beau, ça donne le vertige ! Les photos sont magnifiques 😃

  14. renée LEFEVRE

    Très belles photos et beaux commentaires Bravo !!