Salta
Salta est la capitale du Nord-Ouest Argentin, peuplée de 400 000 habitants. Ça vibre, ça bouge à Salta, les marchés s’étendent le long des rues, et les gens se pressent autour des quelques rues piétonnes. C’est bientôt Noël, c’est l’heure des derniers achats, et à l’entrée des magasins, ça se pousse, ça se bouscule. Ici, la décoration est plutôt pauvre, parfois un sapin chétif paré de quelques boules, peut-être une guirlande perdue dans une vitrine, rien d’éclatant, peu d’illuminations. En plus, il fait chaud, on est bien loin de l’image du Noël traditionnel au coin du feu sous la neige !!
Un petit téléphérique nous emmène en haut d’une petite colline duquel on jouit d’une vue imprenable sur la ville hérissée de dizaines de clochers.
Jujuy
San Salvador de Jujuy, que tout le monde appelle Jujuy parce que ça va plus vite, est une ville de moindre importance mais fortement peuplée, et si on croyait qu’il y avait du monde à Salta, on s’est une fois de plus fourvoyé. Noël n’est plus que dans 1 ou 2 jours, c’est la folie dans les rues, les magasins sont pris d’assaut, et à plus fortes raisons, les banques. Des files de plusieurs dizaines de mètres de long, ça grouille de monde devant les guichets, devant les distributeurs, les argentins attendent patiemment pendant des heures de pouvoir retirer de l’argent. Il faut dire que depuis la terrible crise de 2001, ils n’ont plus tellement confiance en leur banque, et vont généralement retirer tout ou grande partie de leur paie. En plus c’est Noël, il faut des sous, et rares sont les boutiques qui prennent la carte bleue. De toute façon, cette dernière n’est pas encore rentrée dans les moeurs.
Période de fêtes oblige, la ville est animée, et devant le porche d’une des nombreuses églises, nous tombons sur un spectacle de danses traditionnelles, mélange de cultures précolombiennes et coloniales, sur fond de musique de flûte de pan. Superbe.
On s’échappe de Jujuy
En venant à Jujuy, on avait l’intention de passer la semaine de Noël ici, histoire de se reposer avant la Bolivie et le Pérou, mais la ville est grande, bouillonnante, alors qu’on aurait voulu un peu de calme, et notre auberge elle est un peu trop calme justement, on est quasiment les seuls clients.
Alors on décide de s’échapper.
Tilcara
Tilcara ! Le voici notre havre de paix ! Un joli petit village de 5000 âmes, de jolies petites maisons d’adobe, à 2500 mètres d’altitude. On y trouve une sympathique auberge avec jardin, et surtout une vue magnifique sur la Quebrada, une chaîne de montagne toute colorée. On se sent bien ici, voilà un endroit parfait pour passer Noël.
Noël au soleil
Juan, notre hôte, et sa petite famille ont invité quelques uns de leurs copains à passer Noël ici. Outre les argentins, il y a aussi une famille de français, les parents venus rendre visite à leur fille en stage de 6 mois en Argentine. Du coup, on prend ensemble l’apéro avec du vin à bulle, on papote, on partage… Ici, le réveillon de Noël ne se passe pas tellement à table, mais plutôt dehors, on grignote, on boit un coup et puis on admire à minuit les dizaines de feux d’artifices lancés de tous les jardins du village pour l’occasion.
Nous, on dîne d’un peu de saumon fumé et de melon jambon cru. Ben oui, ici c’est l’été, on mange des cerises, et des pêches aussi, puis on part dans le village et on admire la crèche vivante sur la place, devant l’église. C’est l’heure de la messe de minuit, les cloches appellent les fidèles, les villageois se dirigent vers la paroisse, bien incapable d’accueillir tant de monde. Alors, on assiste à l’office sur le pas de la porte, tous collés les uns aux autres.
A la découverte de la Quebrada
La Quebrada de Humahuaca, c’est cette vaste zone de montagnes dentelées, d’à pics, aux couleurs intenses allant du rouge à l’orangé, du jaune au bleu gris.
Ramon, qui vit à Tilcara, nous emmène avec nos amis français à la découverte de la région.
Nous nous rendons au petit village de Purmamarca, au pied du cerro aux 7 couleurs. Et il porte bien son nom ! Un superbe massif domine les maisonnettes, offrant au regard toute la palette de l’arc en ciel. On en fait le tour, on grimpe dessus, on ne se lasse pas d’admirer le jaune, le rouge, on découvre de nouvelles teintes… Le village lui aussi est coloré, les étals des marchés offrent à l’oeil des lainages, des sacs, des souvenirs parés de mille feux.
La route serpente entre paysages arides, cactus, montagnes découpées et oasis en fond de vallée où vivent quelques familles isolées de tous. On grimpe, on monte, jusqu’à un col à 4170 mètres pour redescendre ensuite vers les salinas grandes, plaine de sel au creux des montagnes. On en prend plein les yeux.
Un petit apéro au vin rouge et aux empanadas, petits chaussons fourrés à tout et n’importe quoi, viande, fromages, légumes, spécialités du pays, avant de quitter nos amis français qui continuent leur périple.
Les Tilcaras
Si le village porte le nom de Tilcara, c’est dû au peuple qui vivait ici entre le 10ème et le 16ème siècle, avant l’invasion hispanique. Ils s’étaient installés sur une petite colline d’où l’on pouvait observer toute la vallée, et possédaient une culture influencée par leurs voisins, puis par les incas qui avaient la main mise sur toute la région andine. Ce village a été restauré, et nous nous promenons entre les vieilles pierres et les demeures reconstruites, admirant autour de nous un paysage incroyablement vivant.
Bye bye Argentine, Rebonjour Chili
Pour attendre San Pedro de Atacama au nord du chili, nous prenons un bus qui passe par les hauts plateaux andins. Hauts les plateaux puisque nous avons atteint l’altitude de 4875 mètres ! 8 heures plus tard, nous sentons sur notre peau le soleil brûlant du désert d’Atacama.
Si vous avez raté le début du tour du monde…