Après une nuit mouvementée, perturbés par la chaleur et la cavalcade des singes qui font les fous sur le toit de tôle ondulé juste au-dessus de nos têtes, nous attendons de pied ferme devant l’une des entrées du Taj Mahal. Il est 5h30, on a une demi-heure d’avance, et pourtant, on n’est pas les premiers ! Une dizaine de personnes font déjà̀ la queue. Derrière nous, les gens s’agglutinent, un groupe d’américains se tartine de crème solaire, des japonais et leur guide préparent leurs appareils photos. Il est 6h00, tout le monde est fin prêt à débourser ses 750 roupies, une véritable fortune en Inde. Les locaux quant à̀ eux paient 38 fois moins cher que les touristes ! En Inde, on sait ce que les mots « business » et « tourisme » veulent dire !
À nous le Taj
Ça y est, les portes s’ouvrent, on a bien fait d’arriver tôt, on va pouvoir faire la photo du Taj Mahal sans personne devant… Mais comment qu’ils sont arrivés tous ces gens ? Devant nous, des centaines de visiteurs déambulent déjà dans les jardins du palais. Bon, pour le Taj en intime, c’est raté. On ne va pas se laisser abattre pour autant, et on visite le mausolée, preuve d’amour d’un empereur dévasté par la mort de sa femme, témoignage de la finesse artistique du peuple moghol, et de la richesse de ses souverains. Marbre blanc incrusté de turquoises du Tibet, Lapis lazuli du Sri Lanka, Agate du Yémen, rien n’est trop beau pour honorer la belle épouse de l’empereur moghol Shah Jahan, morte en donnant naissance à̀ son quatorzième enfant.
Le doigt s’active sur l’appareil photo, clic, clic, noir… Plus de batterie… L’autre se trouve dans le sac au vestiaire à l’entrée… Je cours chercher la seconde batterie, je reviens, et zut, c’est pas la bonne, celle-ci c’est celle de la camera…
Je rejoins Seb, qui me paraît tout pâlot. « Je ne me sens pas très bien, je crois qu’il faut qu’on rentre », me dit-il.
Après un dernier regard au Taj qui s’enflamme sous les lueurs des premiers rayons de soleil, nous rejoignons notre chambre et nos singes, avant de reprendre le train pour Delhi
Ça y est c’est arrivé
Non, malheureusement, ce n’est pas le sac qui est arrivé́, mais bel et bien la turista… Du coup on est cloué au lit depuis deux jours… et on est coincé à Delhi ! Décidément, cette ville ne veut pas nous laisser partir… Seb est terrassé, il ne s’extirpe de son lit que par nécessité́. Moi, je vais un peu mieux, bien que je réduise toutefois les sorties au minimum. Et le minimum, c’est l’appel journalier à British Airways. Parce que notre sac n’a toujours pas réapparu… Chaque jour c’est la même rengaine, j’appelle l’aéroport, et chaque jour le questionnaire reprend : Sur quel vol avez-vous perdu votre sac ? Quelle est votre adresse ? Quel est votre numéro de téléphone ? On n’a rien retrouvé pour l’instant…
Grace à une amie qui travaille aux litiges bagages à l’aéroport de Nice, on vient de se rendre compte qu’ils ont identifié́ notre sac sur leur réseau informatique comme étant une « tente » au lieu d’un sac à dos ! C’est pas gagné..
Si vous avez manqué le début du tour du monde…
