Merida
À Merida, il fait chaud. L’air y est lourd et pesant, une véritable chape de chaleur qui s’abat sur vos épaules. Et encore, on est en hiver ! Merida toute coincée qu’elle est au milieu des terres, ne connaît pas le petit air apaisant des villes de bord de mer. Ici, il fait chaud, un point c’est tout !
Merida aux multiples facettes
De la place centrale s’éparpillent dans toutes les directions de petites rues numérotées. Et lorsque l’on s’engouffre dans l’une d’entre elles, on débarque dans un univers à l’opposé de la suivante. Par ici c’est le quartier luxueux, les jolies maisons coloniales transformées en hôtels pour gens riches, les charmants restaus en terrasses, et les magasins aux vitrines distinguées. Par là, c’est le marché, les odeurs de tacos qui se mêlent aux bruits venus des téléviseurs poussés à pleine puissance vocale. Les mexicains sont amoureux du haut volume sonore, musique assourdissante, radio criante, et telenovelas beuglantes. Vivre dans le silence ? Inconcevable !
Uxmal
Nous continuons notre exploration du monde maya en nous rendant à Uxmal, à quelques deux heures de Mérida. Lever de bon matin, nous arrivons avant même l’ouverture du site, c’est certain, on sera les premiers à partir à l’assaut des ruines. La pyramide du devin domine de sa forte présence l’ancienne cité maya. Elle se distingue de celles traditionnellement construites dans les cités voisines par sa silhouette toute en rondeur.
Uxmal l’élégante pavoise en exposant ses sculptures raffinées, ses Kulkukans ou Dieux serpents à plumes, mais surtout ses Chaacs, Dieux de la pluie à la figure si reconnaissable grâce à leurs longs nez crochus. Chaac veille, partout, sur chaque édifice, démultiplié à l’outrance. Alors oui, Uxmal est belle avec ses sculptures, mais il lui manque ce charme des cités perdues dans la jungle, cette majesté des pierres veillées par la nature. Ici la forêt est sèche, les arbres courts, l’horizon uniforme.
Voyage au pays des Cénotes
Aujourd’hui, nous partons découvrir un phénomène géologique particulier à la péninsule du Yucatan : les cénotes, des espèces de trous remplis d’eau. Pour nous y rendre, nous prenons un bus qui nous amène jusqu’au petit village de Cuzama où nous attendent des taxis. Mais pas n’importe lesquels ! Des tritaxis, une sorte de tuk tuk à vélo à la mexicaine. C’est un tout jeune garçon dont la voix vient à peine de muer qui pédale pour nous. Tout frêle qu’il est, il se bat et s’essouffle sur les petites montées, il se la galère, et nous il nous fait trop de peine ! On a envie de descendre et de pousser le vélo avec lui…
Trois kilomètres plus loin, nous voici prêts à embarquer dans notre nouveau moyen de locomotion… Le plus original que l’on n’est jamais pris durant toute cette année : un chariot de train tiré par un cheval ! Si, si, c’est bien ça, un petit wagon tiré par un canasson ! Nous embarquons dans l’une de ses chariottes avec un couple Hispano Argentin et nous cahotons sur les rails, vestiges d’un ancien temps. Le chemin de fer a été construit originellement pour les besoins d’une hacienda qui transportait ainsi sa récolte d’agaves, plante alors hautement recherchée puisqu’on utilisait sa fibre pour la fabrication de cordes.
Lorsqu’un autre de ses wagons aujourd’hui chargé de touristes arrive en sens inverse, il nous faut alors descendre et sortir le chariot des rails, on laisse passer le collègue, et hop, on remet le tout sur les rails. Le train cheval, c’est le top !
Ça y est, nous arrivons au premier cénote. On va enfin savoir à quoi ressemble ce puits naturel. Nous descendons un petit escalier de bois. Apparaît alors un spectacle magique, incroyable : dans une caverne à moitié à ciel ouvert, un lac, mais plus qu’un lac, une eau pure, transparente comme on ne peut se l’imaginer, et d’un bleu turquoise à faire pâlir les mers des tropiques. C’est de l’eau douce, bien que parfois de l’eau de mer, profitant d’une faille, peut s’infiltrer dans l’un d’entre eux. Plus dense, cette dernière reste sagement au fond alors que l’eau douce, plus légère, reste à la surface. On se jette dans le bassin avec bonheur, l’eau est bonne et rafraîchissante, un vrai délice.
Et ce n’est pas fini ! On visite trois cénotes en tout, tous différents. Le deuxième se cache sous une voûte entière où quelques ouvertures laissent passer les rayons de lumière, éclairage tamisée qui adoucit les contours.
Le troisième est déjà plus cascadesque : pour y accéder il nous faut prendre une échelle de bois à pic qui descend dans un trou creusé dans la roche. Ce dernier cénote est vraiment bien dissimulé. C’est tout simplement un lac dans une grotte, et il nous donne une indication sur son âge : c’est le plus jeune d’entre tous. En effet, les cénotes vieillissent, et en prenant de l’âge ils se découvrent. Lorsqu’ils sont jeunes ils se cachent des regards indiscrets grâce à une coupole, puis en devenant un peu plus matures ils se libèrent de leur voûte et prennent le soleil. C’est ainsi que l’on retrouve des cénotes sous grottes, et d’autres à ciel ouvert.
Une journée extraordinaire au pays des cénotes, inoubliable !
Prochaine étape : la plage !
Si vous avez manqué le début du tour du monde…