Les Galápagos… Un nom qui fait rêver. Un nom synonyme d’îles loin de la civilisation, qui auraient échappé à la colonisation humaine et où les animaux vivraient nombreux et heureux sans prédateur aucun. Une terre vierge, ultime refuge de la vie originelle, la nature à l’état pure… Vraiment ? Les Galápagos n’auraient donc pas eu à faire face à l’avidité humaine ? Allez, au risque de vous décevoir, on va faire tomber quelques clichés…
Une histoire tourmentée
Non, les Galápagos ne sont pas restées un endroit perdu préservé des hommes. L’archipel a été découvert à la même époque que le reste du continent américain au 16ème siècle. L’espagnol Thomas de Berlanga y aborda au hasard des courants marins en 1535. Rapidement, les îles deviennent un refuge pour les pirates qui sévissent dans le Pacifique. Ils y trouvent de l’eau, du poisson en abondance, et surtout des tortues géantes, met de choix pour ces navigateurs au long cours. En effet, une tortue peut vivre plusieurs mois, voire une année sans manger ni boire, une excellente source de viande fraîche à disposition dans les bateaux !
Après les pirates, les baleiniers ont rapidement fait de ces îles leur fief, chassant abondamment les baleines et les otaries.
Le 19ème est le temps de la colonisation. Des prisonniers sont amenés ici dans l’idée de créer une nouvelle communauté supposée se repentir au contact de la nature. On crée des fermes, on ramène de nouveaux animaux, chèvres, vaches, mais aussi chiens, chats et rats, on sème de nouvelles plantes… Et on modifie considérablement l’écosystème des îles.
L’abondance de tortues attirent des entrepreneurs qui s’installent aux Galapagos et exploitent leur huile. Celle-ci est envoyée à Guayaquil et sert notamment à l’éclairage public.
En un siècle, ce sont plusieurs centaines de milliers de tortues qui ont été sacrifiées…
Mais les îles ne se laissent pas faire, et ce n’est pas si facile de s’y installer…
Les îles maudites
Au 19ème et 20ème siècle, nombreux sont ceux qui se sont fracassés en voulant vivre dans les Galápagos. Dans les années 1830, certains utopistes décident d’amener des prisonniers pour les convertir en hommes de bien… Mais la réalité rattrape la fiction, et force est de constater que le contact avec la nature ne parvient pas à changer la nature de l’homme.
De nombreux entrepreneurs plein d’espoir dans une nouvelle vie se sont aussi cassés les dents. 80 norvégiens ont tenté de venir s’installer sur les îles dans les années 20 pour créer une société utopique loin de la civilisation. Peine perdue. Ils sont repartis au bout de 2 ans. Quelques familles allemandes ont alors tenté l’eldorado… Leur aventure s’est terminée par des disparitions inexpliquées et des morts anticipés… De quoi attribuer aux îles un surnom qui leur a collé à la peau pendant de nombreuses années : « les îles maudites ».
Et aujourd’hui ?
Malgré son passé tourmenté, les Galápagos sont aujourd’hui uniques de par leur faune endémique. Les hommes n’ont malgré toute leur (bonne ?!) volonté pas réussi à exterminer la totalité des animaux. Aujourd’hui les tortues terrestres au nombre de 15 000 (contre 250 000 estimés au 16ème siècle !!) sont protégées et de nombreux programmes de reproduction aident à repeupler et sauvegarder les espèces. Allez, on vous emmène avec nous à la découverte de ces îles pas comme les autres…
Santa Cruz
L’archipel des Galápagos compte une quarantaine d’îles, mais seules quatre d’entre elles sont habitées : Isabela, Santa Cruz, San Cristobal et Floreana. Nous, on débarque sur la plus peuplée : Santa Cruz et son agglomération de 15 000 habitants.
L’aéroport de Santa Cruz se trouve sur une petite île au nord, l’île de Baltra. C’est ici que pendant la seconde guerre mondiale les américains établirent une base navale. Après Pearl Harbor, les Galápagos étaient devenus un endroit stratégique dans le Pacifique. Aujourd’hui, l’île de Baltra accueille non plus des militaires mais des milliers de touristes venus découvrir les merveilles de l’archipel. Et déjà, sur le tarmac, à la sortie de l’avion, des iguanes viennent nous souhaiter la bienvenue. L’aéroport se targue d’ailleurs d’être le premier aéroport écologique au monde. L’énergie est 100% renouvelable, le bâtiment réalisé avec des matériaux de récupération, l’utilisation en eau réduite et réutilisée. Les Galápagos seraient-ils un paradis de l’écologie ?
Tortue te voilà
Un bus, un bac pour traverser le détroit qui sépare Baltra de Santa Cruz, et un taxi plus tard, nous voici au cœur de l’île. À cet endroit, de nombreuses fermes se sont établies. Mais la particularité de l’endroit c’est qu’ici les vaches partagent les champs avec des tortues géantes.
« Celle que tu vois, là, c’est une jeune. Elle doit avoir une dizaine d’années, me dit Marcello notre chauffeur. On le voit à sa taille, bien sûr, mais aussi à sa carapace. Plus la tortue est âgée, plus sa carapace est lisse. »
– Elles peuvent vivre jusqu’à quel âge ?
– 120, 130 ans ! »
Dans la réserve d’El Chato, d’énormes tortues se meuvent lentement dans les hautes herbes. Quelle incroyable vision que ces gigantesques animaux se déplaçant tranquillement au milieu des visiteurs venus leur rendre hommage !
Promenade atypique sur le port
Au Sud de l’île, la ville de Puerto Ayora repose dans une petite baie. Ici, le tourisme est roi. Agences proposant de nombreuses excursions, restaurants, hôtels et magasins de souvenirs se partagent l’espace.
Nous, on dort dans les terres, dans le quartier des « locaux ». Ici, on peut acheter ses légumes au marché et son pain à la boulangerie d’à côté. Le restaurant du coin offre des menus à 5 dollars et les gens du coin se retrouvent au café avant de commencer la journée.
Puerto Ayora nous invite tout de suite à plonger dans l’univers des Galapagos. Sur le port, partout, nos yeux sont sollicités. Ici, deux iguanes se prélassent sur la barrière, indifférents à notre présence.
Sur les rochers, les crabes rouges s’amusent à éviter les vagues venues s’échouer.
Dans l’eau, des petits requins à pointe noire attirés par la lumière dansent à la surface.
Sur le quai, une énorme otarie fait sa sieste alors que sur un zodiac une autre baille et s’étire.
En levant la tête, on découvre au sommet de poteaux des pélicans qui admirent l’horizon. Nous sommes captivés par le spectacle apparemment si ordinaire par ici. Les animaux quant à eux n’ont aucune considération pour les humains qui s’extasient autour d’eux. Question d’habitude probablement…
Plage La Tortuga
Une petite heure de marche le long d’un sentier aménagé nous mène jusqu’à une plage paradisiaque de sable blanc. L’endroit est idyllique, et une certaine espèce animale l’a bien compris. Nous rencontrons ici nos premiers iguanes marins.
Comme tous les animaux des îles, l’iguane s’est adapté à son environnement. Et pour trouver une nourriture en abondance, il a appris à nager. Incroyable spectacle que celui de le voir se dandiner vers la mer, puis plonger et se mouvoir dans l’eau avec une habilité surprenante. Mais l’occupation principale de l’iguane, c’est celle de squatter au soleil. Sur la plage, il s’étale de tout son long, souvent accompagné d’un ou deux compères, emmagasinant le maximum de chaleur. Les bébés quant à eux préfèrent rester sur les rochers, excellent refuge pour se camoufler des prédateurs éventuels.
Cette immense plage de carte postale, sable blanc et mer turquoise, invite à la baignade, et pourtant personne ne s’y risque. Ici, les courants marins sont trop puissants, le Pacifique prêt à vous emporter.
Mais de l’autre côté de la pointe, une baie bien protégée accueille les visiteurs. Armés de nos masques et tubas, nous nous lançons dans la mer tels des aventuriers des profondeurs. Le long de la mangrove, des poissons multicolores jouent à se cacher entre rochers et racines. Toutefois, le lieu n’est peut-être pas le plus propice aux découvertes sous-marines, l’eau est trouble et la visibilité moyenne, quand soudain…
« Venez voir ! »
Sous nos pieds, une énorme, que dis-je, une gigantissime tortue semble danser entre les rochers. Si grosse et pourtant si agile sous l’eau. Merci madame la centenaire de nous avoir offert un si joli spectacle.
Sur la plage, au bord de l’eau, on barbote, on jacasse, et puis on sursaute. Un petit requin à pointe noire s’amuse à virer autour de nous. Au loin, sur un rocher, un pélican nous regarde d’un oeil.
Cette matinée est un avant-goût de ce qui va devenir notre quotidien durant les dix prochains jours. Aux Galapagos, notre vie sera désormais rythmée par nos rencontres avec les animaux.
Visite des îles
Nous avons la chance de rester 12 jours sur les îles. C’est beaucoup, et en même temps c’est peu, et il nous faut faire des choix. Quelles îles va-t-on visiter ? Outre Santa Cruz, on décide de passer quatre jours sur Isabela, à l’ouest, et de découvrir San Cristobal durant 4 autres jours, à l’est.
On vous raconte tout dans la deuxième partie de notre récit, cliquez sur le lien suivant : Les Galapagos : Isabela et San Cristobal…
Lisez la suite de notre voyage en famille 2023 : Galapagos, Isabela et San Cristobal
Encore, encore, on ne se lasse pas des aventures du bout du monde ! bravo pour les récits
Toujours aussi captivant ce voyage.
On a vu beaucoup de choses de par le monde mais maintenant je regrette que l’âge nous oblige à en faire moins
et à ne pas aller dans des endroits aussi curieux .
les images sont belles depuis le début de ce long voyage et une vie sur place aussi belle soit elle n’égalera jamais
ses départs lointains .
Mais que c’est beau et bien écrit….Digne de grands reporters….FELICITATIONS
Bises .
félicitations et merci pour le partage, que du bonheur à vous suivre….
A très bientôt pour d’avantages de récite.
Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
le rêve continue merci et bises cannoises
merci pour ces récits, et ces images qui nous font revivre notre voyage en Equateur et Galapagos et revoyons avec extase ces colonies d’iguanes et autres animaux de la faune de ces îles…bonne continuation et veillez bien sur super Meuh.. cordialement Michel & Lucienne Kitzing