Hervey Bay n’est pas vraiment une charmante petite ville australienne, de centre ou de jolies petites rues il n’y a point. Mais la ville des retraités a le mérite de posséder une plage longue de dix kilomètres de long, et surtout d’être la porte d’accès à la découverte des baleines qui folâtrent dans ses eaux en hiver et printemps, soit d’août à novembre (oui, je sais, ça fait bizarre), et celle de Fraser Island, la célèbre île de sable…

Les baleines à bosses

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Les baleines à bosses passent l’été en Antarctique, où elles se gavent abondamment de crevettes et autres délicieux mets de la mer. Elles en engloutissent d’ailleurs environ 1 tonne par jour… Lorsque l’hiver pointe le bout de son nez, rassasiées, elles se dirigent alors vers le nord vers des températures plus clémentes, en vivant sur leurs réserves. Elles remontent jusqu’à Cairns, vont chercher le mâle de leurs rêves et s’ébattent joyeusement, ou alors si cela a déjà été fait l’année précédente vont mettre au monde un petit baleineau… De 4 tonnes tout de même ! C’est certainement pour donner le plus de chances au petit de grandir dans un environnement moins hostile qu’elles font ce si long trajet, puis elles rebroussent chemin vers le sud, en passant par Hervey Bay. Et ne me demandez pas pourquoi mais c’est un endroit qu’elles aiment bien, peut-être un lieu de rendez-vous, ou une pause bien méritée, et elles squattent généralement dans la baie entre 3 et 5 jours…

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Le ciel est d’un bleu limpide, la mer est d’un calme olympien, nous embarquons sur un superbe catamaran de 12 mètres, espérant apercevoir l’un de ces mammifères mythiques. Nos espoirs vont être rapidement comblés, les baleines ne sont pas farouches. Elles auraient tort de l’être avec leur 14 mètres de long !  Elles ne se font pas prier pour s’approcher de notre embarcation, se glissent sous notre bateau, nous offrant l’opportunité de saisir l’énormité de leur masse. Curieuses, parfois très curieuses, les baleines qui se déplacent par deux ou trois s’approchent et nous mirent. L’observateur observé, le visiteur visité. Joueuses, parfois très joueuses, les dernières que nous voyons, nous offrent un spectacle incroyable, se glissant d’un côté et d’un autre du bateau, pointant leur bout de nez hors de l’eau pour mieux nous regarder, ou jouant avec leur queue pour mieux nous étonner… Pour notre plus grand plaisir ! Une journée extraordinaire, où nous découvrons cet animal si puissant et si sympathique en même temps. Il nous a offert un réel moment de bonheur.

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Fraser Island, et roule ma poule !

Difficile de se rendre sur la Côte Est australienne sans passer par Fraser Island, la plus grande île de sable du monde. Le moins cher pour nous, c’est de louer un 4X4 par l’intermédiaire d’une auberge de jeunesse, avec d’autres backpackers. Et c’est parti pour trois jours sur Fraser, en compagnie d’une anglaise et de six allemands, soit 9 personnes dans la voiture. 9 dans un 4X4 ? Il est si grand que ça ? Non, il n’y a tout simplement pas de sièges arrières, mais des banquettes, et on s’y entasse allègrement avec les vivres, le matériel de camping et autres nécessités personnelles.


Dans le groupes, une majorité de filles pas très enclines à s’essayer à la conduite sur sable et deux garçons de moins de 21 ans trop jeunes pour manoeuvrer l’engin… Seb est donc heureux comme un pacha au volant de son 4×4 dans le grand terrain de jeux qu’est Fraser… Contrairement à ce que l’imaginaire collectif conçoit, l’île de sable est boisée d’un bout à l’autre, et nous traversons cahin cahan (jamais expression n’aura été plus juste) sur une piste molle une forêt majestueuse jusqu’à atterrir sur la plage des 70 miles, 112 kilomètres de long… Nous y découvrirons l’épave du Maheno, échouée ici en 1935 après un cyclone, le lac McKenzie d’un sable étonnamment blanc et d’un bleu extraordinairement profond, et surtout, la marée montante…


Ben oui, c’est une île, la route c’est la plage, et deux fois par jour, la marée monte. On nous a donc vivement recommandé de ne pas être sur la « route » à ce moment-là… Oui, mais nous, bien qu’à neuf, on n’a pas bien lu l’heure des marées, et on est parti une heure trop tard par rapport au moment prévu… La marée monte, on a encore pas mal de marge, mais elle monte tout de même. Le sable est mou et la voiture force. La tension est à son comble dans la voiture, et c’est à ce moment-là que cette dernière choisit de chanter. Ce qui signifie : je chauffe. Nous laissons la bête respirer, la mer monte toujours, nous parcourons quelques kilomètres, puis rebolote, elle rechante… Heureusement, nous ne sommes pas loin de notre point d’arrivée, nous descendons du véhicule et laissons Seb repartir seul au volant de son fidèle destrier. Puis nous le rejoignons à pied tranquillement. Ouf, sauvés. Finalement, plus de peur que de mal, la mer, en réalité, elle ne montait pas si haut que ça !

La matinée s’est nettement mieux terminée avec un bain dans la « piscine au champagne », une mer intérieure où les vagues viennent se fracasser sur les rochers provoquant de grandes gerbes d’eau qui peuvent effectivement faire penser à la résultante du sabrage de champagne…


Fraser Island, c’est aussi le camping et les pêcheurs, et le soir nous nous retrouvons avec les aussies à boire le « goun », le cubi de vin rouge australien. Goun, ça signifie oreiller en aborigène, tout simplement parce que ces derniers après avoir bu la dernière goutte du cubi souffle dans le sachet et s’en font un oreiller, avant de sombrer dans les bras de Morphée…

Brisbane

Eugénie vit à Brisbane depuis presque deux ans et il s’en est fallu de peu pour que l’on manque de se voir puisqu’elle prend l’avion pour ses vacances en France le lendemain ! Nous dînons chez elle, un coquet petit appartement avec une vue sur la ville à couper le souffle, en compagnie de son colloc australien et sa petite amie. Un repas à la française préparé avec soin par Sébastien…

Eugénie travaille dans un hôtel 4* en tant que manager de réception, et nous offre une chambre à un prix défiant toute concurrence. Pendant deux jours, on profite d’une salle de bain à nous tous seuls, d’un lit king size, d’un écran plat, et comble du luxe d’internet en wifi. Un peu de confort parfois, ça fait du bien !

Requinqués par une bonne nuit de sommeil, nous sommes prêts à affronter d’autres aventures, et nous décollons pour une nouvelle destination : la Nouvelle Calédonie.

 

Si vous avez manqué le début du tour du monde

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