Nous arrivons à Santiago du Chili 4 heures avant notre départ d’Auckland, après 16 heures de vol… Ah les mystères de l’espace-temps !
Pendant deux jours, après avoir difficilement émergé d’un sommeil lourd plein de décalage horaire, nous parcourons les rues de Santiago, la capitale chilienne nichée au pied des Andes, ville vibrante et colorée aux sonorités chantantes. Ça nous change de la calme et tranquille Nouvelle Zélande ! 
Nous nous sommes établis dans un quartier extrêmement touristique, aux façades rouges, jaunes, bleues, et aux bars et restaurants qui s’étirent dans une rue non loin de là sur toute sa longueur. C’est ici que les chiliens viennent se détendre le soir et surtout le week-end, les terrasses y sont bondées dès 17h00, et l’alcool s’y déverse à flot : bienvenue à Bellavista. 

 

Dans notre petite auberge quelque peu excentrée, des allemands, des coréens, des espagnols, et un couple de français, Florence et Pierre, qui s’avèrent faire également un tour du monde… On discute, on papote, comme on le fait souvent lorsque l’on rencontre d’autres voyageurs, et on se retrouve à se raconter nos voyages respectifs autour d’un, puis deux piscos sours, le breuvage local à base d’alcool de raisin, de jus de citron et de blanc d’oeuf, un vrai délice mais aussi un apéro traitre, genre “tu me bois comme du petit lait, et en quelques gorgées te voici fait !”. Faits nous sommes, faits nous continuons notre joyeuse soirée autour d’un joyeux repas jusqu’à ce qu’arrive le moment de la joyeuse addition… Et là, sans qu’aucun de nous ne s’en soit aperçu, du sac de Florence il n’y en avait plus… Disparu ! Le gros problème c’est que dans son sac, il y avait leurs deux cartes de crédit et leurs deux passeports.

Le vent a tourné, le temps n’est plus aux pisco sours mais aux formalités, et alors que les filles s’occupent des papiers, les garçons eux partent faire un tour dans le quartier dans l’hypothèse où le voleur aurait jeté l’objet du délit dans quelques recoins sombres. Vaines recherches. On finit par se retrouver tous dans notre chambre. Je redescends avec Florence chercher sa carte de retrait de secours dans le coffre de son dortoir, et je manque une marche… Crac la cheville. Bel oeuf, belle entorse… Et dans huit heures on décolle pour l’île de Pâques… Il y a des nuits où il vaut mieux rester chez soi !  

La clopinante arrivée à l’île de Pâques

Après quelques trois heures de sommeil, la gueule enfarinée, Seb s’occupe de tout : ranger, fermer les sacs, me porter dans la baignoire, porter les sacs, me porter trois étages plus bas… Pierre, qui est kiné, s’occupe de bander le pied enflé, alors que nous attendons notre taxi… qui ne viendra jamais. On en appelle un autre, et arrivés à l’aéroport Seb s’occupe toujours de tout, prend deux chariots, un pour les sacs, un pour sa femme, et roule ! L’avantage quand on a un pied en moins et que l’on prend l’avion, c’est que tu as un bonhomme et une chaise roulante qui t’accompagne jusqu’à la porte d’embarquement, et que tu passes en premier.

Enfin, le pied en moins, c’était pas prévu. Ce qui était prévu, c’était la rando, le camping, le réchaud… On avait même acheté de quoi se nourrir à Santiago, histoire de ne pas dépenser toutes nos économies sur une île à la chère réputation. 
Là, c’est plus du tout la même, il nous faut une chambre, si possible avec salle de bains, ou pas très loin, et un autre moyen de locomotion que nos patounes… Seb, un peu angoissé, se demande bien comment il va se débrouiller à trouver un logement avec quatre sacs et une femme sur les bras…

Après six heures de vol, nous voici arrivés à la légendaire île de Pâques. Le stewart de la compagnie aérienne vient nous chercher avec la chaise roulante sur le tarmac, et oh merveilleuse surprise, dans le hall de l’entrée se trouve chacun des propriétaires des petits hôtels ou maisons d’hôtes de l’île, venus proposer leurs chambres libres. L’île de Pâques nous est d’emblée sympathique, pas de taxis qui te harcèlent, l’accueil à l’aéroport est familial, agréable. Ça va nous faciliter grandement la tâche ! Pendant que Seb s’occupe des sacs, je fais le tour des comptoirs à cloche pied, et on se décide pour une petite chambre avec salle de bain chez une petite dame toute gentille, Theresa, dans le centre-ville. Car même si Hanga Roa, unique ville, village et chef-lieu de l’ile, n’est pas grande, on ne peut pas aller bien loin à deux avec trois pieds.

Theresa nous propose de nous emmener à l’hôpital, et nous acceptons car même si ce n’est qu’une entorse, il vaut mieux s’en assurer, et surtout on pourra y trouver des béquilles. Oui mais l’hôpital n’ouvre qu’à 15h00. Et oui, la pause déjeuner c’est partout dans l’île, va pour 15h00 ! Après deux heures d’attente, et deux radios, la doctoresse conclut à la foulure, ce que nous savions déjà, pose le diagnostic de trois jours sans poser le pied par terre, on s’en doutait, mais nous annonce qu’il n’y a pas de béquilles. Ben non, il n’y en a pas sur l’île, et ça on ne le savait pas.  
Il y en a un qui va avoir du travail dans les jours à venir…

 

La suite des aventures à l’île de Pâques

 

Si vous avez manqué le début du tour du monde

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