Les milliers de visiteurs qui arpentent chaque année les rues de Guatapé viennent pour le lac, pour le peñon, et puis pour les couleurs du village. Car Guatapé à la réputation d’être le village le plus coloré du monde. Et c’est probablement vrai !
Guatapé, coloré depuis toujours ?
Non, Guatapé n’a pas toujours été aussi coloré. Le village ressemblait à n’importe quel village colombien de la région d’Antioquia, avec ses ruelles de terre et ses maisons d’adobe. Jusqu’à ce que le gouvernement décide d’inonder la vallée dans laquelle il reposait. Guatapé a perdu 70% de son territoire et certaines de ses rues sous les eaux…
Avec les années, le village agricole de Guatapé s’est tourné vers une nouvelle vocation : le tourisme. Et pour attirer les visiteurs, les habitants ont décidé de le parer à la fin des années 2000 d’une parure arc-en-ciel.
Zocalos
L’autre particularité du village, ce sont ses zocalos.
Un zocalo, c’est quoi ? C’est tout simplement une plinthe. Enfin, plutôt une grosse plinthe.
Les zocalos avaient au départ comme fonction celle de protéger les murs. En effet, les murs des maisons étant principalement faits à base de terre et de paille, le bas de ceux-ci s’endommageait facilement à cause de l’humidité. La solution ? Les protéger grâce à de grandes plaques de ciment.
Dessine-moi un mouton
L’histoire du premier zocalo décoré date de 1919. A l’époque, un certains José Maria Parra est en charge de la décoration d’un autel pour célébrer le Jeudi Saint. Il réalise un bas-relief d’un agneau pascal. Le mouton lui plait tellement qu’il recopie son dessin et en décore le patio de sa maison. Les voisins adorent, ils veulent leur propre agneau, la mode est lancée !
Evolution du Zocalo
Après le mouton, le zocalo va devenir plutôt ornemental. On dessine des fleurs, des arabesques, des figures géométriques… Des motifs que l’on retrouve dans la rue del recuerdo, ou rue du souvenir, qui garde l’aspect d’une rue typique de Guatapé avant la montée des eaux.
Des murs qui parlent
En 2009, le maire de Guatapé souhaite développer le tourisme dans le village, et lance la « zocalisation » : tous les habitants du village ont l’obligation d’apposer des zocalos sur la façade de leurs maisons, moyennant une aide financière. Mais cette fois-ci, pas de thème imposé. Chacun peut laisser libre cours à son inspiration. Et pas de doute, l’imagination des habitants de Guatapé est fertile.
Chacun y parle de ce qui lui tient à coeur. Leur village, leur passion, leur histoire, leur travail, ou encore leurs traditions, tout peut être sujet à devenir zocalo. Découvrez toute l’âme de Guatapé à travers ses zocalos dans cet autre article.
La plazoleta El Zocalo
Le Zocalo a même donné son nom à l’une des places de Guatapé ! Années 2000, des habitations d’intérêt social sont construites. Pour habiller le quartier, le maire décide une nouvelle fois de l’embellir de couleurs… Et de zocalos !
Et puis il y a peu, des parapluies de couleurs ont parachevé la décoration du quartier. Aujourd’hui, la plazoleta El Zocalo est la plus visitée de Guatapé… Et la plus photographiée ! Une vraie chorégraphie de téléphones portés à bout de bras. Tellement savoureux qu’on a eu envie de vous partager certains de ces incroyables clichés… Dans un prochain article !
Lisez la suite de cet article : les zocalos de Guatapé
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Toujours aussi beau.
La joie se dégage de Guatape. Merci pour ce partage. Bonne continuation
Beau reportage ! S’agit t-il désormais d’une plaque de béton comme support ? et dans ce cas de quelles dimensions et épaisseur ? ou tout simplement d’un enduit lisse peint ?
Bravo pour tous ces détails !
Bisous à toute la famille.
Françoise et Christian.